Abus de fonctions de ministres, utilisation de moyens de l’Etat pour des fins politiques, campagne électorale précoce, déclarations à l’emporte pièce…les maladresses et les étourderies se multiplient au Bloc Républicain qui donne le plus mauvais exemple d’un parti de la majorité présidentielle. La dernière intervention politique du ministre Paulin Akpona et du ministre-conseiller Rachidi Gbadamassi à Parakou le samedi dernier a confirmé un profond malaise et une crise de gouvernance au sein du parti du cheval cambré.
Y a-t-il un capitaine dans le navire BR ? A moins d’un an des prochaines élections générales, ce n’est pas la grande sérénité au sein de ce parti de la majorité présidentielle. Les militants ont fini à peine de s’habituer à l’activisme médiatique du « mousquetaire » incontrôlable officiant en électron libre Bertin Coovi qu’ils doivent gober les ignominies que leur infligent ministre et ministre conseiller en quête de prestige personnel. A peine quelques mois que l’un d’eux, engagé dans une course effrénée pour porter l’étendard du parti à la prochaine élection présidentielle a réussi à provoquer la colère de son chef qui le limogera sans ménagement. Son remplaçant, après quelques jours au poste de ministre-conseiller, finit par atterrir au gouvernement suite remaniement technique intervenu après le décès brutal du ministre Kouaro. Puis à peine installé, le temps de prendre ses marques qu’il se retrouve à ce fameux meeting politique où il fait les déclarations qui lui couteront très chères. Et tout cela se passait au nez et à la barbe des responsables du parti, restés impuissants à toutes ces dérives. Il a fallu que le chef de l’Etat, pour une seconde fois, fasse parler son ire pour qu’ils se décident à se désolidariser des propos de ce ministre qui s’en prenait violemment à son prédécesseur du même parti. Son accompagnateur du jour, lui ministre-conseiller, est passé expert dans les déclarations incendiaires et les attaques en règle contre l’opposition. Quelques années en arrière, aux lendemains des élections législatives qu’il a perdues lamentablement, ce dernier s’en est pris au Président du parti lui-même, demandant sa démission pour mauvaise gestion du parti. Au total, ce parti nous aura habitués à toutes les incongruités et les délires. Et le meeting de Parakou en est révélatrice.
La tragi-comédie de Parakou
A Parakou, la cacophonie au sein du BR s’illustre à nouveau dans une tragi-comédie politique inquiétante. Le bouillant ministre-conseiller invite le ministre de l’énergie afin de l’aider à trouver de l’eau aux populations d’Okédama et Titirou, deux quartiers de la ville de Parakou dont il fut pendant plusieurs années maire et député. Pour faire plaisir à son collègue, le ministre de l’énergie endosse la livrée du jour : costume bien taillé et une casquette à l’effigie du parti. Puis, sans aucune prudence, il se lance dans des diatribes comme son prédécesseur limogé il y quelques mois. Faut-il le rappeler, le ministre conseiller est un concurrent de taille de l’ex-ministre dans cette 8è circonscription électorale où ils sont dans une guerre impitoyable pour le positionnement sur la liste du parti BR. « Je trouve véritablement triste de me retrouver dans un arrondissement de Parakou sans eau, ni électricité, après autant d’investissements et de mobilisation de ressources par le gouvernement du président Talon », ajoutant que ces fonds ont été détournés par des siphonneurs. Le ministre conseiller fera ensuite l’écho de ses récriminations en dénonçant des aventuriers politiques, mus par des ambitions démesurées, incapables d’honorer leurs petits mandats ». Après avoir, chacun, réglé leurs comptes avec ledit « prévaricateur », le ministre Akpona fera une autre déclaration d’une extrême gravité. « Le Bloc Républicain veut s’imposer comme le premier des partis politiques. C’est pour cela que, dans un délai très bref, le Bloc Républicain, à travers le Ministère de l’énergie, de l’eau et des mines, va agir rapidement pour apporter des solutions concrètes.
A bien comprendre le ministre, le poste ministériel est un tremplin pour rehausser l’image du partout : un air de campagne précoce qu’on croyait avoir conjuré depuis le départ du régime Yayi. Un écart de comportement fortement réprimé par le Code Electoral. D’ailleurs face aux critiques, une poignée de jeunes avait été instrumentalisée pour répondre aux critiques contre ledit meeting avant que la décision du gouvernement ne vienne dissuader tous ses agitateurs.