Jeudi 05 Juin 2025, l’écrivain et poète Julien Kandé Kansou alias JKK âgé de 34 ans a été arrêté à son domicile dans la Commune d’Abomey-Calavi et déposé en prison une semaine plus tard, précisément le jeudi 12 Juin 2025. Ceci, après avoir été auditionné par le procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Selon son avocat, Maitre Agbodjo, il est reproché à Julien Kandé Kansou le harcèlement par voie électronique notamment en évoquant dans ses publications sur les réseaux sociaux un prétendu monopole dans tous les domaines économiques du Bénin, le rappel d’une imposition de nombreuses taxes notamment sur l’internet il y a quelques années ; et que pour tout cela, le peuple serait prêt à opérer en 2026 ce qu’il appelé dans l’une de ses publications, « la révolution électorale ».
Mais qui a porté plainte contre ce trentenaire pour ses opinions ? A cette question, répond l’avocat, « …Nous avons réclamé de connaitre la victime. Le procureur n’a pas été en capacité de nous dire qui est la victime. Le procureur a dit que des ministres pourraient se sentir concernés par les déclarations de Monsieur Julien KandéKansou, des membres des institutions de la République pourraient se sentir concernés». Au micro de Bip Radio ce jeudi 12 Juin 2025, Me Renaud Agbodjo a poursuivit en ces termes, « Nous avons demandé au procureur de nous indiquer l’identité du plaignant pour que Monsieur Julien KandéKansou, si éventuellement il le jugeait nécessaire, puisse lui-même, lui présenter des excuses. Mais ce nom n’est jamais venu. La réponse qui nous a été donné c’est un mandat de dépôt ».
En droit, une victime peut porter plainte contre X mais l’inverse est-il possible ? Pourquoi a-t-on refusé de révéler à l’avocat de Julien Kandé Kansou l’identité du plaignant ?
L’arrestation et l’incarcération du jeune Julien Kandé Kansou vient rallonger la liste des hommes politiques qui, sous le régime dit de la rupture, sont détenus. Avant JKK, le ministre ReckyaMadougou, le professeur Joël Aïvo, sans oublier ces autres voix qui critiquent le régime de la rupture à savoir, Steve Amoussou et Louis Philippe Houndégnon séjournent dans les prisons béninoises. Les arrestations continuent d’avoir droit de citer à moins d’un an de la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel du chantre de la rupture face à une opposition qui, apparemment, crie dans le vide sans moyen évident de contraindre le régime à changer sa gouvernance politique, au profit du peuple.