Un jeune homme se retrouve devant la CRIET pour avoir hébergé pendant cinq jours une mineure de 16 ans, sa petite amie. L’affaire, jugée ce 3 novembre 2025, révèle les zones floues entre amour adolescent et infraction pénale.
Ce qui semblait être une idylle juvénile a pris une tournure judiciaire. L’audience a surpris plus d’un, tant le dossier semblait éloigné des crimes économiques et du terrorisme habituellement traités par la CRIET. Et pourtant, ce lundi 3 novembre 2025, la Cour spéciale s’est penchée sur une affaire d’« enlèvement de mineure » mêlant sentiments, imprudence et loi.
À la barre, un jeune homme assume calmement avoir accueilli chez lui une adolescente de 16 ans. Il raconte que la relation entre eux durait déjà depuis quelque temps et que c’est la jeune fille elle-même qui lui aurait demandé de venir la chercher à la sortie des cours. « Elle voulait juste passer quelques jours avec moi », aurait-il expliqué au juge. Mais ces « quelques jours » se sont transformés en cinq nuits d’absence, sans nouvelles pour la famille de la jeune fille. L’inquiétude a alors viré à l’alerte, puis à une plainte pour enlèvement. Les recherches ont permis de retrouver la mineure, saine et sauve, mais hébergée dans un autre quartier où le couple s’était discrètement installé.
Le père du prévenu, convoqué à la barre, a déclaré que son fils était devenu « incontrôlable » et ne vivait plus sous son toit depuis longtemps. Ce qui, selon lui, complique toute tentative de contrôle ou de surveillance.
Pour les juges, l’affaire ne se limite pas à une simple aventure sentimentale. Elle interroge aussi les limites du consentement et la responsabilité des jeunes face à la loi. La CRIET a décidé de poursuivre l’instruction et a renvoyé le dossier au 2 février 2026, le temps de démêler cette histoire où l’amour et la loi se sont dangereusement croisés.
Gildas AHOGNI