A quelques semaines du dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle, le choix du duo de candidats au sein du parti Les Démocrates attise les luttes d’influence et les même les coups bas entre les différentes factions. Mais bien loin de ces querelles byzantines, le profil et la personnalité de Rachelle Yayi fascinent, intriguent et séduisent. Et son nom commence à être coché dans les scénarii de duo échafaudés par divers camps.
Le choix du duo de candidats pour la présidentielle de 2026 aiguisent tous les appétits et tous les débats au parti Les Démocrates. Députés, membres des instances dirigeantes du parti, les faucons et les millions de militants et sympathisants tous sont préoccupés par le choix du candidat du parti pour l’élection présidentielle. L’ampleur des préoccupations des uns et des autres en valent pour l’enjeu de cette élection, une compétition à guichet fermé où Talon et Yayi, à travers les trois partis qu’ils contrôlent joueront le match retour de 2016. C’est d’ailleurs le parti de ce dernier qui donnera à cette élection son sceau de crédibilité. Autrement, on arrivera simplement à une « formalité » comme fut en 2021, l’élection qui a permis à Patrice Talon de se faire élire pour la seconde fois. Un tel conforte les émois des uns et des autres et la frénésie observée dans les antichambres des salons de Boni Yayi qui ne désemplissent plus. Militants opportunistes, Béninois de la diaspora, leaders politiques locaux en quête de maturité, députés chevronnés…tous accourent vers lui pour solliciter sa faveur. Il s’agit d’une vraie course contre la montre où chacun essaie de créer sa galaxie et sa faction au sein du parti, des leaders aux plaisantins en passant par les opportunistes, plus nombreux ,qui trouvent l’occasion de combler le vide laissé par des leaders charismatiques potentiels aujourd’hui en exil ou en prison.
Dans cet embrouillamini, quelques figures marquantes du parti essaient de jouer aux colmateurs des brèches laissées par les chasseurs occasionnels de « postes ». Parmi ceux-ci figurent Rachelle Yayi. Au sein du parti, elle représente une pierre angulaire. Jamais au premier plan des délégations, elle qui n’a presque pas de poste officielle dans l’appareil du parti y joue presque un rôle incontournable. On l’a vue tout récemment dans des délégations restreintes ou seule avec le Président Yayi lors de quelques audiences et de quelques déplacements auprès des présidents Adrien Houngbédji et Bruno Amoussou. Discrète, mais posée et toujours disposée à écouter, Rachelle Yayi n’est pourtant pas la plus connue des enfants de la fratrie Yayi. Son grand frère Nasser fut membre du Conseil Présidentiel de l’Investissement(CPI) pendant le second quinquennat de son père. Et son jeune frère Chabi, aujourd’hui secrétaire aux relations extérieures du parti fut candidat aux élections législatives de 2015 sur la liste FCBE dans la 16è circonscription électorale. Grande, souriante, elle a connu les méandres du pouvoir d’Etat lorsqu’en 2013, elle abandonne sa carrière de femme d’affaires pour prendre en main le secrétariat particulier et une partie du cabinet de son père après les soupçons d’infiltration du cabinet présidentiel par le camp Talon tombé en disgrâce à la Marina après les affaires d’empoisonnement et de Coup d’Etat.
« Ses propos apaisent… »
Sa discrétion, sa culture du secret et son ouverture d’esprit ont réussi à apporter sérénité et confiance dans l’entourage présidentiel. Cette expérience qui l’a forgée et sûrement transformée sont sûrement la cause de l’assurance qu’elle dégage aujourd’hui. De manière officieuse, elle écoute plusieurs personnalités, conseille ceux qu’elle peut et sert de tampon entre son père et plusieurs courants du parti. « Ses mots sont justes et ses propos apaisent autant qu’ils rassurent », confie un visiteur du président des LD qui apprécie la diplomatie et la maîtrise des sujets par cette jeune quadragénaire, grande de taille.
Diplômée d’Ecole de Management(Grenoble), affable, dotée d’une culture politique acquise de ses expériences d’ancienne secrétaire particulière de chef d’Etat, aux confluents de plusieurs cultures et ethnies de par ses origines paternelle et maternelle, elle apparait comme une figure consensuelle qui coche plusieurs cases. Plusieurs tickets présidentiels se constituent autour de son nom. Dans un contexte d’épuration politique avancée, elle pourra devenir un cheval partant en cas d’option d’une candidature féminine comme Reckya Madougou ou de colistière de grande facture. Qui sait ? Seul handicap : son père dont la pudeur républicaine pourrait l’amener à s’opposer à la candidature de sa fille de sang. Et ça c’est une autre paire de manche. En attendant, les sondages propulsent Rachèle en bonne posture.
Frédéric A.