Ancien directeur de l’Agence nationale d’investigation financière, Baltasar Ebang Engonga a été reconnu coupable de détournement de fonds publics par le tribunal provincial de Bioko. Déjà éclaboussé par un scandale sexuel retentissant, il écope de huit ans de prison ferme et d’une lourde amende.
Le verdict est tombé ce mercredi 27 août 2025 à Malabo. Baltasar Ebang Engonga, figure politique influente en Guinée équatoriale, a été condamné à huit ans de prison ferme pour détournement de fonds publics. Le tribunal provincial de Bioko l’a également frappé d’une amende de 125,4 millions de francs CFA.
L’affaire, ouverte en juin dernier, concernait des détournements présumés au sein de l’État. Selon le jugement rapporté par Jeune Afrique, les fonds incriminés, compris entre 5 et 125 millions de francs CFA, ont été utilisés à des fins personnelles, dissimulés sous couvert de frais de voyages et missions pourtant déjà financés par l’État. Cinq autres hauts cadres étaient également poursuivis dans ce même dossier.
Avant ce revers judiciaire, Baltasar Ebang Engonga occupait la direction de l’Agence nationale d’investigation financière. Issu d’une famille parmi les plus influentes du pays, il avait déjà défrayé la chronique en novembre 2024 lorsqu’un vaste scandale sexuel avait éclaté. Des vidéos compromettantes, impliquant l’ex-responsable et plusieurs femmes, dont certaines épouses de dignitaires, avaient largement circulé sur les réseaux sociaux, dépassant le cadre national pour devenir un sujet de scandale international.
Aujourd’hui, cette double affaire, politico-financière et privée, scelle la chute de Baltasar Ebang Engonga, autrefois considéré comme un homme puissant du système équato-guinéen. Sa condamnation illustre la volonté affichée par les autorités de sévir contre les pratiques de corruption, dans un pays souvent pointé du doigt pour l’opacité de sa gouvernance.
Gildas AHOGNI