La rentrée universitaire 2025-2026 s’ouvre au Bénin avec l’ouverture de la plateforme « aprèsmonbac », disponible du 25 août au 3 septembre. Destinée aux bacheliers des séries A, B, C, D, E, EA, F et G, elle constitue la porte d’entrée vers l’enseignement supérieur public. Mais derrière les choix de filières se profile une question cruciale : suivre ses ambitions professionnelles ou céder à la pression financière.
Le processus d’orientation, instauré depuis 2007, repose sur un système de classement des candidats selon leurs notes et coefficients au baccalauréat. Les meilleurs obtiennent des allocations universitaires (bourses ou aides), les suivants accèdent aux titres partiellement payants, tandis que les derniers sont inscrits en entièrement payant. Ce mécanisme, reconnu pour sa transparence, assure une certaine équité mais introduit aussi un dilemme pour de nombreux jeunes.
En effet, si choisir une filière, c’est avant tout choisir son futur métier, la réalité des moyens financiers vient parfois bousculer les ambitions. De nombreux bacheliers, attirés par des formations exigeantes comme la médecine, les sciences ou certaines filières techniques, se retrouvent contraints de réorienter leurs choix vers des cursus moins coûteux, mais aussi parfois moins porteurs en termes d’employabilité. D’autres carrément encore ignorants de leurs projets professionnels préfèrent emprunter les carrières qui découlent de leurs statuts d’allocataires.
Deux facultés de l’Université d’Abomey Calavi que sont la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH) et la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FASEG) respectivement avec les départements d’Anglais et de Sciences Économiques et de Gestion enregistrent chaque année les plus grands quotas en matière d’allocataires. Pour cette rentrée, la FLASH en Anglais recevra 137 boursiers sur 667 secourus contre 157 sur 891 l’an dernier, soit une légère baisse en proportion des candidats. Pour la filière Sciences Économiques et de Gestion de la FASEG, les quotas passent de 153 boursiers sur 1740 secourus en 2024-2025 à 207 sur 1407 en 2025-2026.
Le guide d’orientation 2025-2026 rappelle pourtant que le choix doit être guidé par les aptitudes intellectuelles, les compétences personnelles et les débouchés professionnels. Il insiste sur la nécessité pour les jeunes et leurs familles d’analyser avec soin les possibilités offertes, en se faisant accompagner par les enseignants et conseillers d’orientation.
Ainsi, au-delà de la simple inscription, c’est l’avenir socio-professionnel des nouveaux bacheliers qui se joue. L’État béninois, en instaurant ce système, cherche à concilier équité et rationalisation, mais le défi reste entier : comment permettre aux jeunes de poursuivre réellement leurs objectifs professionnels, sans que la barrière financière ne devienne un obstacle insurmontable ?
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU