En République démocratique du Congo (RDC), la peine de mort a été requise sans surprise ce vendredi soir 22 août 2025 à Kinshasa contre l’ancien président Joseph Kabila jugé par contumace pour complicité avec la rébellion M23/AFC, soutenue par le Rwanda. Il lui est reproché la trahison, le complot, crimes de guerre, viol et apologies. Des infractions contre lesquelles il ne s’est pas défendu.
Les réquisitions sont tombées pour l’ancien président de la République démocratique du Congo. Le général Lucien René Likulia, représentant du ministère public, a appelé les juges de la Haute Cour militaire à condamner « à la peine de mort » Joseph Kabila pour « crimes de guerre », « trahison », et « organisation d’un mouvement insurrectionnel », ainsi qu’à vingt ans de prison pour « apologie de crimes de guerre » et quinze ans de prison pour « complot ». Un moratoire sur l’exécution de la peine capitale est en vigueur depuis 2003 en RDC, et a été levé en 2024. Aucune exécution n’a cependant eu lieu depuis.
Le ministère public, dans ses réquisitions, a estimé que les violences commises par le groupe antigouvernemental M23 dans l’est ont causé « d’énormes préjudices » à la RDC et « entrainent la responsabilité pénale et individuelle » de Joseph Kabila. Selon le général Lucien René Likulia, Joseph Kabila, « en intelligence avec le Rwanda », a cherché à perpétrer un coup d’Etat contre le régime du Président Félix Tshisekedi, qui lui avait succédé en 2019 au terme d’une élection contestée. Il a démontré également qu’il y a la présence de Kabila à Goma passant par le territoire rwandais, fait selon le haut magistrat qui dénote d’une parfaite collaboration. Il s’est aussi basé sur des témoignages de quelques acteurs politiques et un condamné pour asseoir son accusation.
Joseph Kabila est ainsi jugé pour tous les crimes attribuables l’AFC/M23. Et sans surprise, la peine de peine est requise à son encontre.
Pour Me Richard Bondo, avocat principal des parties civiles, le sort de l’ancien président est désormais scellé : « Les preuves sont là. Kabila est condamnable sur tous les plans. Il n’y a aucune brèche pour son innocence, aucune brèche. L’affaire étant délibérée, nous entendons dans le délai légal, c’est que la haute cour réservera comme arrêt, arrêt qu’elle le rend au nom du peuple congolais. » Les juges promettent de rendre leur verdict dans les prochaines semaines, mettant fin à un dossier qui met en branle depuis le mois dernier les caciques de l’ancien régime qui dénoncent « un procès bidon ».
Le procès de l’ex-chef de l’État congolais (2001-2019) s’est ouvert le 25 juillet à Kinshasa, capitale de la RD Congo, devant la plus haute juridiction militaire du pays. Ses partisans dénoncent et estiment qu’il s’agit d’un procès politique.