A quelques mois des prochaines élections générales de 2026,l ’opposition est fortement attendue par ses militants et sympathisants mais aussi par des milliers de Béninois en quête d’alternance politique en 2026. Mais au fur et à mesure qu’on s’approche de ces élections, l’atmosphère politique se vicie contraignant Boni Yayi et les Démocrates à sortir le grand jeu.
Pourra-t-il échapper à tous les pièges que les « rusés » et les « enragés » de la rupture s’apprêtent à lui tendre sur le long chemin de la reconquête du pouvoir en 2026 ? A quelques mois de ces élections qui s’annoncent fatidiques, l’opposition qui a décidé d’y participer en dépit de toutes les intrigues multiplie stratégie, mobilisation et surtout discrétion. Boni Yayi ,le chef d’orchestre manage tout cela en toute sagesse, conscient qu’il a un rôle majeur dans le retour au pouvoir de sa famille politique. L’ancien Président de la République doit faire relever personnellement trois grands défis.
Réussir le choix du candidat de l’opposition
Le premier défi est de parvenir à désigner les candidats de son parti à la présidentielle de 2026. Le contexte n’est pas favorable et les pièges du code électoral sont nombreux. À l’intérieur du parti LD comme à l’extérieur, les forces de déstabilisation sont visibles autour des LD. Alors que l’ambiance politique est hostile à Yayi Boni et que plusieurs acteurs travaillent à faire capoter la désignation du candidat de l’opposition, s’il parvient à le faire sans polémiques, sans contestation, sans défection et sans bataille de clans, il aura évité à l’opposition le premier piège que le pouvoir lui a tendu en modifiant le code électoral en mars 2024. Surtout que déjà une sordide polémique venue de nulle part enrhume le parti sur la possibilité ou non pour un député de se parrainer lui-même.
Unir l’opposition
Le 2è défi de Boni Yayi, c’est l’union de l’opposition. Parviendra- t-il à rassembler au-delà de son camp? Peut-il mobiliser toutes les oppositions à Patrice Talon dans le cadre de ces élections générales. L’enjeu est bien là. Si Boni Yayi arrive à dépasser les clivages politiques et parvient à réaliser l’union sacrée de la Nation contre Patrice Talon en 2026, il aura réussi à se sortir du 2è piège car le parti LD ne peut, à lui tout seul, mobiliser toute l’opposition et créer une dynamique d’alternance réelle. Les Démocrates seuls face à l’UPR, le BR, la Renaissance Nationale et MOELLE Bénin, risque de se faire encercler et étouffer. Ce schéma expose les Démocrates à l’échec. Pour se donner une chance de satisfaire l’exigence des 20% par circonscription et en même temps d’empêcher les partis de la mouvance d’avoir les 20% par circonscription, c’est l’opposition est contrainte à l’union. Cette dernière doit transcender les partis pour réunir les personnalités fortes qui sont toutes opposées au Président Talon. L’union sacrée de toutes les forces de l’opposition qui s’impose. Mais LD saura t-il en avoir l’intelligence et Boni Yayi sera t-il capable d’être au dessus des seuls intérêts du Parti LD ? Là est toute la question.
Survivre à la tempête de 2026
Le troisième défi pour Yayi est d’éviter à son parti, le sort de FCBE après l’échec de 2016 face à Talon. Le risque le plus imminent pour Yayi Boni et son Parti c’est celui de l’implosion en cas d’échec aux élections générales de 2026. Si Yayi ne parvient pas à désigner un duo de candidats quels qu’ils soient à la présidentielle, si Yayi et les LD échouent aux législatives, s’ils se font effacer du parlement une 2è fois, le parti volera en mille morceaux. C’est une conséquence mathématique. La débandade s’installera et chacun de ses cadres et hommes politiques n’hésitera pas à aller chercher les nouvelles rivières et les marécages au bort desquels l’herbe pousse plus vert.