La République démocratique du Congo vient de signer un accord de sponsoring avec le FC Barcelone, estimé à plus de 40 millions d’euros. Officiellement, l’objectif est de promouvoir le pays à travers la fameuse campagne « Visit Congo », en s’appuyant sur l’aura mondiale du club catalan. Une initiative qui, sur le papier, semble ambitieuse. Mais sur le terrain, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une opération de communication déconnectée des réalités car pendant que cet accord se négocie dans les salons européens, une grande partie du pays continue de faire face à des conditions de vie très précaires. Dans l’Est, les conflits persistent. Dans les provinces, les infrastructures de base sont souvent inexistantes. Et dans le domaine du sport local, de nombreux athlètes et fédérations manquent de parfois d’équipements digne du nom, de l’ accompagnement ,des subventions, et de la reconnaissance.
Alors on s’interroge donc .Qu’est-ce que ce partenariat apportera réellement au Congo ?
Est-ce que quelques images du logo « Visit Congo » sur les maillots de Barcelone vont suffire à relancer le tourisme dans un pays où certaines routes sont impraticables, où l’accès à certaines zones est dangereux, et où l’image internationale reste marquée par les conflits ?
Le Congo est un pays béni des dieux. Son sous-sol est d’une richesse inestimable. Cobalt, or, cuivre, coltan.Tous les ingrédients du développement sont là. On parle même d’un « scandale géologique » pour souligner à quel point les ressources naturelles y abondent. Mais cette richesse n’a jamais profité au peuple. Elle est souvent détournée, bradée, exploitée sans contrepartie pour les Congolais eux-mêmes.
Ce que les citoyens attendent, ce ne sont pas des coups de pub à l’international, mais des actions concrètes. Des hôpitaux, des routes, des écoles. Et dans le domaine du sport , des terrains, des bourses, de la formation, de la reconnaissance.Dans ce pays,les talents ne manquent pas. Le Congo regorge de jeunes sportifs brillants, souvent livrés à eux-mêmes, sans soutien. Pourtant, avec une vraie politique sportive, le pays pourrait rayonner à travers bien d’autres disciplines que le football européen.
En signant ce partenariat avec Barcelone, la RDC veut soigner son image.
Mais à quoi bon paraître forte et attractive aux yeux du monde, si, en coulisses, la maison brûle ?
Hugues Zinsou Zounon