(Une commission d’enquête est demandée par les députés du parti Les Démocrates)
Par une note officielle en date de ce jeudi 26 juin 2025, le président Patrice Talon a procédé au limogeage de Paulin Akponna, désormais ancien ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines. Celà fait suite à sa dernière visite officielle à Parakou où il dénonçait une grave malversation financière dans son secteur. Une dénonciation qui lui a coûté son poste au sein du gouvernement de la rupture. Drôle de sort pour un dénonciateur de malversation financière.
Vérité ou mensonge, le desormais ancien ministre de l’Énergie de l’Eau et des Mines, Paulin Akponna, en a payé le prix fort. Il s’est vu éjecter du gouvernement de la rupture suite à ses dénonciations, à Parakou le week-end dernier, de malversations financières qui s’opèrent depuis 2016 dans le domaine de l’eau et de l’énergie sous la rupture à nos jours.
En effet, c’est à travers un communiqué du Secrétaire Général du Gouvernement que la nouvelle du limogeage du ministre a été rendue officielle. Il a fallu attendre quelques heures plus tard pour avoir les raisons officielles de ce limogeage. Le porte parole du gouvernement Wilfrid Léandre Houngbédji va affirmer que « le ministre Akpona n’avait adressé aucun rapport au chef de l’Etat ou au gouvernement faisant état de malversations qu’il aurait découvertes depuis sa prise de service ». Et il continue : « Le Président de la République considère que si les propos tenus par M. Akpona ne relèvent pas d’une logique de guerre de leadership politique, alors il doit être délié de toute obligation de réserve ou de solidarité gouvernementale afin d’apporter toutes informations utiles à la justice ». Ces clarifications, au lieu de rassurer soulèvent quelques questions. Pourquoi s’est-on précipité pour le limoger alors qu’on pouvait le laisser à son poste et le poursuivre pour répondre de ses propos ? S’il s’avère que c’est lui qui a raison, comment va-t-on réagir surtout qu’il est déjà limogé et présenté comme un fautif ? Normalement, il devrait être félicité et remercié pour avoir dénoncé une malversation financière en tant que membre du gouvernement. En tant que ministre en exercice et expert comptable de formation, il est bien dans son droit de savoir s’il y aucune malversation financière ou pas dans le secteur de l’eau et de l’énergie dont il a la charge. Il avait juste soif de savoir ce qui s’est réellement passé pour que plusieurs quartiers de la ville de Parakou soient toujours dans le noir. Dans le même temps, le ministre qui serait l’auteur supposé de ces malversations n’ a pas été convoqué. Tout s’est passé comme si on le punit pour ces déclarations et non pour lui donner le temps d’aller répondre de ces allégations devant la justice.
Par ailleurs, au delà du limogeage, il faut que le gouvernement dise la vérité à la population béninoise notamment celle de Parakou. Beaucoup de béninois se demandent si ce n’est pas l’affaire PPA2 déguisé qui serait en train de revenir et qu’on veut passer sous silence.
Heureusement que les députés du parti Les Démocrates aient demandé une commission d’enquête sur cette affaire. Il faut que l’Assemblée nationale donne suite à cette demande pour que toute la lumière soit faite sur l’affaire pour le bien de tous.
Gildas AHOGNI