Les manifestations socioculturelles de la première édition des Rencontres contemporaines de Cotonou (RCC) ont mobilisé, depuis le 12 Juin dernier, des personnalités importantes de l’art contemporain africain pouvant véritablement inspirer la nouvelle génération. Au nombre de ces modèles incontournables de la création contemporaine, figure en bonne place l’artiste camerounais, Barthélémy Toguo. Au terme d’une cérémonie du vernissage de l’exposition ‘’ L’anecdote des grands’’, le mardi 17 Juin 2025, au siège de la Galerie Arts Vagabonds Annexe, de Fidjrossè-Akogbato, l’hôte fait un tour d’horizon sur ce projet exclusivement dédié à l’art contemporain. Entretien.
Vous participez activement aux activités des Rencontres contemporaines de Cotonou (RCC) de Christelle Gbaguidi depuis quelques jours au Bénin. Quels sont avis sur les tenants et les aboutissants de ce projet ?
« Je suis content du résultat final. L’espace est merveilleux et le travail rendu est magnifique. Je crois que Christelle a beaucoup d’énergie et qu’elle fait tout pour que les choses puissent être réalisées ici au Bénin. Une autre dynamique s’est créée et il faudrait supporter de tels projets. Je suis heureux de venir ici lui donner un coup de main. Je crois que les confrères béninois doivent s’associer à lui pour partager des projets futurs innovants. Il faut penser plus à des choses positives et non à des petites querelles qui n’apportent rien de bénéfique à personne. Je suis heureux d’être ici et d’être à côté de mon confrère Kossi Assou du Togo qui a un travail magnifique aussi. Je crois que l’Afrique est en train d’évoluer et il ne faudrait pas que les gens ratent cette évolution. Il faudrait que tout le monde s’associe, s’y mette pour porter de tels projets positifs pour le continent ».
Au cœur de l’exposition ‘’ L’anecdote des grands’’, vous avez proposé quatre (04) toiles mettant en valeur des animaux. C’est quoi cette nouvelle écriture que vous voulez dévoiler avec le public ?
« Tout simplement, c’est que l’être humain, l’homme a détruit ou assassiné ou tué près de 75% du monde animal. C’est un sujet qui me préoccupe beaucoup parce que j’ai pu découvrir sur un reportage de National Geographic comment l’homme avait été acteur à cette déstabilisation. J’ai décidé tout récemment de travailler d’abord sur les fonds marins où je suis allé tellement en profondeur découvrir des formes de poissons inattendus. Pour l’instant, je rends hommage aux animaux pour les rapprocher de plus en plus à nous et dans notre vie d’aujourd’hui. Parce que l’homme a tellement détruit notre planète et le monde animal. Voilà pourquoi je rends hommage aux animaux ces jours-ci. Ce sont mes derniers travaux et je célèbre toujours la nature avec ces filaments des cordes qui traînent sur la surface de ma toile pour penser que nous devons sauvegarder aussi la végétation »
Votre venue au Bénin a suscité l’engouement des jeunes créateurs béninois. Ces derniers ont eu l’opportunité d’échanger avec vous. Qu’est- ce qu’on peut retenir de vos échanges ?
« Oui, j’ai eu à rencontrer des jeunes à la galerie Arts Vagabonds. Il y a une dynamique qui se crée, mais j’ai pu rencontrer ces artistes. Je leur ai dit que tout n’est pas dans l’art, c’est aussi le comportement individuel, comment on mène notre carrière, comment on se comporte. Il y a une attitude à adopter. Donc, j’ai pu leur prodiguer des conseils par rapport à leur développement futur »
Quels sont vos mots d’encouragement pour mieux structurer l’initiative surtout que nous constatons votre implication personnelle ?
« J’encourage Christelle à continuer ses projets. C’est une très bonne idée. L’année dernière, j’ai envoyé des jeunes camerounais à la première édition. Cette année, je suis venu physiquement lui donner un coup de main. Je suis très content qu’ils puissent insister dans ce projet. Aujourd’hui, de plus en plus, je suis prêt à participer à des projets concrets sur le continent. Je vais à Ségou au Mali, je vais à Namibie, je vais au Congo chez Victoire Moulamboué, un ami artiste. Je vais à Ouagadougou rencontrer des jeunes artistes. Mon action de plus en plus est d’aller donner un coup de main à la jeunesse africaine parce qu’il faut penser à la générosité et à la transmission »
Propos recueillis par Rodéric DEDEGNONHOU
