Autrefois des amis des amis inséparables, Geremi Njitap et Samuel Eto’o livrent aujourd’hui un combat sans merci .Le motif, c’est les élections à la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) .Les deux ex-coéquipiers en équipes nationale se regardent en chien de faïence. Ils cherchent chacun à contrôler l’instance faitière du football camerounais. Hugues Zinsou Zounon journaliste sportif a dans une analyse révélé les dessous de la guerre fratricide que mène Geremi Njitap et Samuel Eto’o. Lire son analyse
Au-delà des sanctions, une question fondamentale se pose
Comment deux anciens coéquipiers, passés par le prestigieux Real Madrid et figures emblématiques de la génération dorée des lions indomptables des années 2000, peuvent-ils en venir à une telle confrontation ? Geremi Njitap et Samuel Eto’o, jadis frères d’armes sur le terrain, sont aujourd’hui rivaux dans les coulisses du pouvoir footballistique camerounais.
À quelques mois des élections à la tête de la Fecafoot, prévues pour la fin de l’année, les manœuvres s’intensifient. On aurait cru que confier le destin du football camerounais à d’anciennes gloires garantirait une gestion apaisée, tournée vers l’intérêt général, le développement des infrastructures, et la formation des jeunes. Mais la réalité semble bien différente. Les ambitions personnelles, les rivalités internes et les sanctions spectaculaires prennent le pas sur le collectif.
Samuel Eto’o, aujourd’hui président, est connu pour son style direct, parfois autoritaire. Il n’hésite pas à sanctionner, à écarter, à trancher, quitte à se brouiller avec bon nombre de ses anciens coéquipiers. Ce n’est un secret pour personne : il entretient des relations tendues avec plusieurs figures du football camerounais de sa génération. Ce climat divise, alimente les polémiques, et jette une ombre sur les promesses initiales.
Il ne s’agit pas ici de juger hâtivement car l’écosystème du football camerounais est complexe, et ses enjeux bien souvent opaques. Mais une interrogation persiste, troublante en quoi les méthodes d’aujourd’hui diffèrent-elles vraiment de celles qu’on dénonçait autrefois dans les fédérations africaines ? L’alternance par les anciens joueurs devait marquer une rupture avec les pratiques d’hier. Au lieu de cela, on assiste à une continuité inquiétante, dans les formes comme dans les logiques de pouvoir.
Les noms changent, mais les pratiques demeurent. Et pour beaucoup, le constat est amer . En réalité rien n’a changé.
Et ce phénomène n’est d’ailleurs pas propre au Cameroun. La bataille et la tension entre anciens coéquipiers, une fois la retraite venue, est palpable dans plusieurs pays. On assiste souvent à la prolongation, hors du terrain, de querelles intestines qui existaient déjà lorsqu’ils étaient en sélection. La compétition d’hier pour une place de titulaire ou le brassard se mue aujourd’hui en rivalité pour le contrôle des instances. Les égos, les blessures d’orgueil non cicatrisées, et les ambitions personnelles rendent la transition post-carrière plus conflictuelle qu’édifiante.
Hugues Zinsou Zounon