Les élections générales de 2026 sont bien plus qu’un simple rendez-vous électoral. Pour nous, au sein du parti Les Démocrates, elles représentent une occasion historique de redonner au Bénin une place centrale dans la dynamique régionale ouest-africaine, à un moment où notre continent est confronté à des défis multiples : insécurité, désintégration régionale, crise économique, défi climatique et désespoir de la jeunesse.
Le parti Les Démocrates est actuellement le plus grand parti d’opposition au Bénin, avec 28 députés à l’Assemblée nationale. Il incarne l’alternative politique majeure face au pouvoir en place et se positionne comme le principal artisan de l’alternance démocratique attendue en 2026. À sa tête, le président Thomas Boni Yayi, ancien président de la République du Bénin (2006–2016) et ancien président de l’Union africaine, reste une figure de référence sur le continent. Chef d’État respecté, il a quitté le pouvoir après ses deux mandats, conformément à la Constitution, devenant ainsi un exemple de transition pacifique et de respect des principes démocratiques. Aujourd’hui, en tant que président du parti, il est la boussole morale et politique des Démocrates, guidant leur action avec une vision panafricaine, un engagement pour la justice sociale et une détermination inébranlable à restaurer la démocratie et l’État de droit au Bénin.
En tant que Secrétaire aux relations extérieures du parti Les Démocrates, je tiens à rappeler que notre ambition dépasse les frontières. Notre engagement est clair : reconstruire les ponts entre les peuples, relancer le projet communautaire ouest-africain, et faire du Bénin un levier stratégique pour la stabilité et la prospérité régionales.
1. Une lutte commune contre le terrorisme : la solidarité comme exigence
Le terrorisme n’épargne plus aucun pays de la région. Le Niger, le Burkina Faso, le Mali ont été profondément touchés, et aujourd’hui, le nord du Bénin n’est plus épargné. Ce constat impose une vérité incontournable : nous ne pouvons plus nous permettre de répondre seuls à une menace collective.
Les Démocrates proposent une coopération sécuritaire régionale renforcée. Il s’agit de mutualiser les moyens militaires, d’améliorer le partage de renseignement, et surtout de développer une diplomatie de voisinage capable de créer des zones de stabilité transfrontalières. La réponse ne peut pas être uniquement militaire : nous devons aussi lutter contre les causes profondes de l’insécurité – la pauvreté, l’exclusion, le manque d’éducation, la marginalisation des territoires frontaliers.
Nous appelons à une approche communautaire de la sécurité, dans laquelle chaque pays prend part à une stratégie régionale cohérente, inclusive et durable. Pour cette raison le parti Les Démocrates a proposé des brigades mixtes afin de pouvoir ensemble faire face à ce fléau.
2. Relancer la Coopération économique entre le Bénin et le Niger
Le rêve d’une intégration régionale solidaire, incarné par la CEDEAO, s’effrite sous les pressions politiques, les ruptures institutionnelles et la montée des replis nationaux. Pourtant, ce rêve n’a jamais été aussi indispensable.
Nous, Les Démocrates, voulons relancer ce projet communautaire ouest-africain, non par les discours, mais par l’action. Notre communauté ne doit pas juste être politique mais un espace de libre échange économique réel et une communauté de destin supra national. Le parti Les Démocrates, pour qui la politique doit replacer l’Homme au cœur des politique publiques rebâtira cet idéal avec de vrais projets fédérateurs à l’image de ce que les pères fondateurs, à l’image de Seyni Kountché, ont fait.
Le Bénin et le Niger doivent travailler à la multiplication de projets comme le WAPP, créée pour intégrer les systèmes électriques des pays membres de la région ouest-africaine afin de faciliter les échanges d’électricité entre États. De tels projets pour améliorer la mobilité régionale, la reconnaissance de diplômes universitaires, faciliter le commerce régional doivent redevenir la priorité.
C’est ainsi que nous formerons une génération panafricaine, qui saura surmonter les divisions et construire une Afrique de l’Ouest moderne, instruite, et unie.
3. Réhabiliter le projet ferroviaire Bénin–Niger : une urgence stratégique
L’un des plus grands échecs de la dernière décennie aura été l’abandon du projet de chemin de fer Cotonou–Niamey en 2016. Ce projet représentait bien plus qu’une ligne ferroviaire : il devait relier les peuples, accélérer le désenclavement du Niger, dynamiser l’économie du nord Bénin et renforcer notre position logistique régionale.
Aujourd’hui, Les Démocrates s’engagent à relancer ce chantier structurant, en relançant les négociations avec les autorités nigériennes, les opérateurs économiques et les bailleurs de fonds. Ce corridor ferroviaire doit redevenir un axe vital de commerce, de transport de matières premières, de mobilité humaine et de coopération sous-régionale.
Le Bénin ne peut être seulement une porte vers l’Atlantique : il doit devenir un pont économique vers le Sahel.
4. Le Niger, un partenaire à remettre au cœur de notre diplomatie
Le Niger a longtemps été un partenaire naturel du Bénin – géographiquement, culturellement, économiquement. Pourtant, au fil des années, cette relation stratégique a été négligée.
Nous voulons réintégrer le Niger comme une priorité diplomatique absolue. Cela signifie reconstruire la confiance, signer des accords sectoriels (énergie, agriculture, santé, commerce), et mener une diplomatie de proximité orientée vers des résultats concrets. Le Niger est un acteur clé pour notre sécurité énergétique, notre commerce régional et notre influence continentale. La fermeture puis la réouverture de l’ambassade du Bénin au Niger est la preuve que notre relation avec le Niger n’a pas eu la place qu’elle mérite ces dernières années.
Des milliers de ressortissants nigériens vivent, travaillent et investissent au Bénin, dans des secteurs comme le commerce, le transport et la logistique. Trop souvent, cette diaspora active et stable est ignorée dans les politiques publiques.
5. Un partenariat stratégique à renforcer avec l’Alliance des États du Sahel (AES)
Enfin, dans un contexte où l’Alliance des États du Sahel (AES) – composée du Niger, du Mali et du Burkina Faso – redéfinit les équilibres régionaux, le Bénin ne peut rester spectateur.
Nous pensons qu’il est possible et nécessaire de construire un partenariat stratégique avec l’AES, fondé sur le respect mutuel, la stabilité régionale, les échanges économiques et les grands projets d’infrastructure. Le Bénin peut jouer un rôle d’interface, de médiateur constructif entre les blocs en recomposition, et de moteur logistique pour les pays de l’intérieur. Notre sécurité, notre commerce et notre stabilité énergétique sont liés à ceux du Sahel. Il est temps d’assumer cette interdépendance avec lucidité et ambition.
Dans cette optique, Les Démocrates proposent l’ouverture d’un cadre permanent de dialogue entre le Bénin et l’AES, afin de traiter ensemble les enjeux prioritaires : lutte contre l’insécurité transfrontalière, gestion des frontières, accès aux infrastructures, et circulation des biens et des personnes. Nous devons également relancer l’idée d’un corridor économique Sud–Sahel, de Cotonou à Niamey, Ouagadougou et Bamako, articulé autour de postes douaniers modernisés, de zones logistiques intégrées, et d’un régime commercial préférentiel pour les produits sahéliens. Ce corridor ferait du Bénin un véritable trait d’union entre le littoral et l’hinterland, avec des retombées économiques majeures pour notre pays comme pour nos partenaires.
Dans le cadre d’un programme régional de substitution aux importations, nous appelons à une coopération industrielle intelligente entre le Bénin et le Niger, fondée sur la complémentarité de nos économies. Le Niger dispose d’une industrie pétrolière et gazière en pleine croissance, notamment à travers la production de brut et le développement de chaînes de valeur autour des dérivés (plastiques, engrais, carburants). Le Bénin, pour sa part, dispose de zones économiques dédiées à la transformation agroalimentaire (riz, huile de palme, produits vivriers), mais aussi d’un potentiel croissant dans le secteur du textile et de la confection. Dans ce cadre, le Bénin peut produire et exporter vers le Niger des produits aujourd’hui massivement importés d’Asie ou d’Europe : vêtements, tissus traditionnels, huiles alimentaires, riz local, savons, détergents, emballages plastiques, etc. Une telle approche permettrait non seulement de réduire la dépendance extérieure, mais aussi de créer des milliers d’emplois et de renforcer l’intégration économique régionale.
L’aéroport de Tourou pourrait servir de base logistique aérienne pour les échanges commerciaux et humanitaires vers les zones sahéliennes. Enfin, nous croyons fermement à la coopération par la jeunesse : programme d’échanges entre jeunes entrepreneurs, volontaires transfrontaliers, mobilité étudiante – autant d’initiatives qui préparent une génération panafricaine consciente de ses responsabilités communes.
Ce partenariat avec l’AES ne doit pas être idéologique, mais pragmatique, structuré et tourné vers les populations. En assumant ce rôle de pont entre le Golfe de Guinée et le Sahel, le Bénin consolide son leadership sous-régional, tout en répondant à ses propres besoins de sécurité, d’énergie et de développement économique.
Conclusion : Faire du Bénin un pilier régional
En 2026, le parti Les Démocrates propose une diplomatie du développement, une politique extérieure qui soutient l’économie locale, la paix régionale et les grands projets communautaires.
Voilà notre engagement. Voilà notre vision. Voilà pourquoi nous invitons les Béninoises et les Béninois, du Bénin et du Niger à nous faire confiance pour construire, avec nos voisins, une Afrique de l’Ouest plus unie, plus forte, plus humaine.
Par Chabi YAYI
Secrétaire aux relations extérieures du parti Les Démocrates