Les Evêque du Bénin, dans leur communiqué final après la tenue de leur 75ème session plénière ordinaire de la Conférence Épiscopale du Bénin (CEB) au grand séminaire Mgr Louis Parisot de Tchanvédji du 21 au 23 mai 2025, ont lancé un appel à la paix à des actions concrètes qui garantissent des élections libres, inclusives,transparentes et apaisées dans le respect des droits et des liberté fondamentales. Reçu ce lundi 26 mai 2025 sur la télévision nationale dans l’émission «Bonjour Le Bénin » de la SRTB (ex-ORTB), le Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP), le Père Arnaud Éric Aguénounon s’est prononcé sur le Code électoral qui défraie actuellement la chronique dans le pays et en a profité pour inviter les acteurs politiques béninois à la réflexion à travers certaines questions.
A la question du professionnel des médias de savoir si nous sommes dans un contexte qui pouvait faire le lit à la violence ?. Le Père Aguénounon a déclaré : « Je crois que personne ne peut regarder dans une boule de cristal et dire si il y aura de violence ou pas. A côté de nous ici, les 1er et 2 mai 2019, personne ne pouvait savoir d’avance ce qu’il y a eu à Tchaourou, Bantè et autres… qui sont nés d’une violence électorale, de l’exclusion ». Pour éviter l’exclusion et les dérives politiques, le philosophe politique a indiqué qu’ « il faut prévenir cela ». Selon lui, « le contexte dans lequel nous sommes, c’est un contexte très délicat ».Car, dit-il, « il y a un code électoral dont les gens parlent ». « C’est un réel problème mais Je ne peux pas revenir sur tous les arguments donnés. Je vais tenir compte d’un seul argument. J’entends les chapelles politiques », a-t-fait savoir.
Le Directeur de l’IAJP a expliqué qu’en science politique, « la politique, c’est comme un champion League. Il y a plusieurs équipes. Sur le terrain, les équipes se battent. Les équipes jouent pour que le meilleur gagne, pour qu’une équipe gagne. Mais hors du terrain, ils sont tous amis ». C’est pour cela qu’il a affirmé que «tous ces hommes politiques, ils sont tous frères, ils sont tous amis, Ils se connaissent et se fréquentent. Mais sur le plan politique où il y a des intérêts personnels, partisans, il y a des enjeux clairs ». Dans ce cas, a-t-il précisé, « le peuple est toujours en marge ». « Le peuple ne comprend pas beaucoup de choses .Quand vous allez à Kalalé, Ségbana, Banikoara, ils ne comprennent pas grande chose », a lâché le Père Aguénounon.
Il pense donc qu’ « il faudrait que nous ne disions pas qu’il faut uniquement lutter ».Le gens disent qu’il faut travailler pour avoir les 20%. Mais l’argument, le plus essentiel pour le philosophe politique, c’est que : « Est-ce que ce code-là incite la population à sortir pour aller voter? Est-ce que ce code-là permet aux populations d’avoir confiance? Est–ce que ce code-là permet à toutes les voies électorales des populations d’être prises en compte?». Et il a ajouté : « Si par exemple des populations massivement votent pour tel parti à 90% et puis peut-être c’est celui qui a eu les 20% qui passe,ces 90% qui ont voté pour ce parti-là n’ont pas été représentés. Donc il faut penser à cela. On travaille oui. On peut travailler sur le terrain mais c’est le peuple qui sort, c’est le peuple qui vote et il faut tenir compte du peuple ».