Des cas de violences sexuelles sur mineure et plus sont inscrits au rôle de la session criminelle des tribunaux du Bénin et de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET). Cette session criminelle se déroule depuis quelques jours au Bénin. Reçue dans l’émission «L’entretien Grand Format» de ce dimanche 25 mai 2025 de BIP Radio, Madame Chimène Yédjénou, juriste- pôle affaires juridiques de l’Institut National de la Femme (INF) a fait de troublantes révélations au sujet des statistiques sur des cas de violences sexuelles dans notre pays de 2021 au premier trimestre de 2025. Mais elle a tenu à préciser qu’il est difficile d’affirmer tout de suite que les chiffres ont augmenté en ce qui concerne les violences sexuelles. Selon elle, « les statistiques montrent effectivement qu’il y a une hausse concernant les violences sexuelles mais ce sont les dénonciations qui permettent de justifier ». En ce qui concerne les statistiques, dit-elle, l’INF a enregistré en 2021-2022 plus de 200 cas. Quant à 2023, on est passé de 200 cas à 1117 cas environ et en 2O24, on est allé jusqu’à 2000 cas. La juriste a, pour finir, révélé que pour le1er trimestre de 2025, nous sommes déjà à plus de 1500 cas.
« Cela montre que certes les chiffres ont augmenté mais dans la pratique et la réalité des choses, c’est que les personnes aujourd’hui prennent conscience de l’importance de dénoncer les cas. Ce qui fait que les voies de recours leur sont offertes et ces personnes sont en train de dénoncer les cas qui existent dont ce qui justifie les dénonciations ont augmenté », a-t-elle signifié. Chimène Yédjénou a indiqué que l’INF a un pôle communication et sensibilisation et qu’ils ont des mesures préventives. Elle a souligné que l’INF « n’attend pas que les infractions se produisent d’abord ». Elle a affirmé qu’après les séances de sensibilisation, les personnes commencent à dénoncer les cas.
Ceux qui dénoncent les cas, selon elle, sont entre autres à la maison, à l’Eglise, à l’école ou bien en tout lieu dès qu’il y a une fille et un homme. En ce qui concerne les auteurs, elle a dit que «ce sont les pasteurs d’Eglise par exemple sur des enfants, sur les mineures de moins de 13 ans ». Les auteurs sont poursuivis devant la CRIET. L’Institut National de la Femme a un mandat juridique et judiciaire.
Les peines prévues contre les auteurs de viol
Me Marlène Hounkpatin, avocate et consultante à l’INF, également invitée sur cette émission, a évoqué les peines prévues contre les auteurs de viol. Elle a précisé que le Bénin a un arsenal juridique qui est assez répressif. S’agissant des viols, c’est la loi 2021-11 du 20 décembre 2021 portant répression des infractions commises à raison du sexe qui punit l’infraction du viol suivant les circonstances. Pour le viol simple, la peine est de 5 ans à 10 ans et d’une amende de 500.000 FCFA à 2 millions de Fcfa. Lorsque le viol est commis par un ascendant légitime, un ascendant naturel ou un ascendant adoptif de la victime (père ou oncle) , l’ infraction est punie de 10 ans à 20 ans avec une amende allant de 500 mille à 5 millions de francs cfa .
Dans le cas où la circonstance est aggravante, c’est plutôt l’âge de la victime c’est -à-dire, la victime est mineure, lorsqu’il s’agit de sa vulnérabilité (Elle est en état de grossesse. Elle a un handicap ou elle a une maladie ou bien lorsque le viol a été commis avec de la violence, avec des sévices, des séquelles chez la victime), la peine passe de 10 ans à 20 ans et d’une amende de 1 million à 5 millions de Francs CFA sans compter les dommages et intérêts que peuvent réclamer la victime elle-même pour les préjudices qu’elle a subi pour ce viol . L’avocate a martelé que « l’arsenal juridique au Bénin, s’agissant du cas de viol, est répressif parce que c’est des mesures qui sont prises pour décourager ce phénomène».