Le président Patrice Talon a encore dit une grosse bourde. Champion dans des propos politiquement insolites du genre à choquer l’opinion publique nationale et internationale à travers, le président béninois a, devant la représentation nationale, insulté le passé du pays qui le nourrit, de honteux. « L𝗲 𝗕𝗲́𝗻𝗶𝗻 𝗻𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗽𝗮𝘆𝘀 𝗮 𝘁𝗿𝗼𝘂𝘃é 𝘀𝗼𝗻 𝗰𝗵𝗲𝗺𝗶𝗻 𝗲𝘁 𝗰𝗲𝗹𝗮 𝗲𝘀𝘁 𝗶𝗿𝗿𝗲́𝘃𝗲𝗿𝘀𝗶𝗯𝗹𝗲, 𝗽𝗲𝘂 𝗶𝗺𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲 𝗹’𝗼𝗽𝗶𝗻𝗶𝗼𝗻 𝗲𝘁 𝗹𝗲 𝘀𝗼𝘂𝗵𝗮𝗶𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗻𝗼𝘀𝘁𝗮𝗹𝗴𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗲𝗻 𝗾𝘂𝗲̂𝘁𝗲 𝗱’𝘂𝗻 𝗿𝗲𝘁𝗼𝘂𝗿 𝗮̀ 𝗻𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗽𝗮𝘀𝘀é 𝗵𝗼𝗻𝘁𝗲𝘂𝘅….», affirme-t-il avant de lancer avec un ton menaçant, au Palais des Gouverneurs à Porto Novo, « f𝗶𝗻𝗶𝗲 𝗹’𝘂𝘀𝘂𝗿𝗽𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝘂 𝗽𝗼𝘂𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗽𝗮𝗿 𝗱𝗲𝘀 𝘃𝗲𝗻𝗱𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗱’𝗶𝗹𝗹𝘂𝘀𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗶𝗻𝗰𝗼𝗺𝗽𝗲́𝘁𝗲𝗻𝘁𝘀 𝗲𝘁 𝗺𝗮𝗹 𝗶𝗻𝘁𝗲𝗻𝘁𝗶𝗼𝗻𝗻𝗲́𝘀…». De qui parle-t-il et de quel passé du Bénin parle le. Chef de l’État ? De lui même et de son passé ? Ou de ce passé du Bénin qui lui a permis d’être démocratiquement élu président en 2016, sans trouble ni effusion de sang ? Ou encore de ces hommes politiques qui ont pu et ont su préserver et entretenir l’héritage démocratique que les grands hommes comme Monseigneur Isidore De Souza, les présidents Mathieu Kérékou, Nicéphore Soglo et Boni Yayi avec toute la classe politique pacifique lui ont laissé ? «Le Benin est un pays de pagaille», «Le Benin est un désert de compétence», «…Je vais compromettre la paix…», «Vous allez en souffrir, mais vous ne pouvez rien faire», ce sont là quelques des propos du Chef de l’État béninois qui vient d’ajouter à cette longue liste noire de propos politiquement incorrects, une autre insulte à l’histoire du Bénin.
Si le Bénin a un passé honteux, revient-il au président de la République de le dire, et ce, devant la représentation nationale ? De plus, en insultant publiquement son pays et toute la classe politique qui le caractérise, le président Patrice Talon refuse de travailler à ramener la paix dans un pays sous haute tension politique à moins de deux ans des élections générales et de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel. La relecture du code électoral et l’audit du fichier électoral sont vivement réclamés par les forces vives de la nation mais, « le père de la nation», n’entend écouter personne. « …𝗔𝘂𝗰𝘂𝗻𝗲 𝘀𝘂𝗽𝗽𝗹𝗶𝗰𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻, 𝗮𝘂𝗰𝘂𝗻 𝗿𝗮̂𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁, 𝗮𝘂𝗰𝘂𝗻𝗲 𝗺𝗲𝗻𝗮𝗰𝗲 𝗻𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗳𝗲𝗿𝗮 𝗿𝗲𝗰𝘂𝗹𝗲𝗿. 𝗔𝘂𝗰𝘂𝗻 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗿𝗼𝗺𝗶𝘀 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗽𝗿𝗲́𝗷𝘂𝗱𝗶𝗰𝗶𝗮𝗯𝗹𝗲 𝗮̀ 𝗻𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗱𝗲́𝘃𝗲𝗹𝗼𝗽𝗽𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗻𝗲 𝘀𝗲𝗿𝗮 𝗰𝗼𝗻𝗰é𝗱é, 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗽𝗹𝗮𝗶𝗿𝗲 à 𝗾𝘂𝗶 𝗾𝘂𝗲 𝗰𝗲 𝘀𝗼𝗶𝘁 𝗼𝘂 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘀𝗮𝘁𝗶𝘀𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝘂𝗻 𝗾𝘂𝗲𝗹𝗰𝗼𝗻𝗾𝘂𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗲𝗻𝘀𝘂𝘀 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲…», martèle Patrice Talon, pourtant président du Bénin, de tous les béninois. «….un quelconque consensus politique….», dit-il ?N’est-ce pas dans l’entente, grâce au consensus politique que le Bénin a pu s’extirper du dangereux guêpier au lendemain de la Conférence nationale de 1990 ? Veut-il vraiment la paix et la tranquillité dans son pays ou est-il toujours dans sa suicidaire philosophie de compromettre la paix pour un hypothétique développement ?
Sait-il ce que la Syrie de Hafez el-Assad est devenue pour défaut de paix malgré ses infrastructures routières, son niveau de développement ? Connaît-il l’histoire de la Lybie de Kadhafi sans la paix ? Pourquoi le président béninois ne veut pas faire de compromis ne serait-ce que pour la paix et le bien être de ses compatriotes ? En refusant de faire la paix avec ses adversaires politiques pour baisser la tension sociopolitique évidente dans le pays, Patrice Talon choisit délibérément soit de sortir par la fenêtre en 2026 soit de déchirer la constitution béninoise pour se maintenir au pouvoir après ses deux mandats constitutionnels. Un projet contre lequel l’opposition s’investit depuis des mois et menace tout comme l’incertitude qui plane de plus en plus sur le Bénin de 2026.