La société béninoise d’aujourd’hui est en perte de vitesse surtout au niveau des valeurs que nous pouvons tirer chez les anciens. Invité sur l’émission “Le Bon citoyen” d’Eden TV la semaine dernière, dont le thème est “ Peuples et développement : Quel engagement pour la paix ? le Père Eric Aguénounon a épinglé la jeune génération qui se désolidarise des anciens pour ne pas se rapprocher d’eux et tirer de ces derniers les bonnes valeurs pouvant leur permettre de les appliquer pour l’évolution harmonieuse de la société béninoise. “On dit chez nous qu’il faut tisser la nouvelle corde à l’ancienne corde. Mais j’ai l’impression que la nouvelle corde n’a pas cherché où était l’ancienne corde. La nouvelle corde s’en fout de l’ancienne corde. La nouvelle corde est donc une corde en l’air sans appui parce que une corde, il faut l’attacher quelque part. J’ai l’impression que cette corde-là n’est pas attachée” a déclaré le philosophe politique.
Le Père Aguénounon a laissé entendre que “nous ne sommes pas dans une tradition de continuité” et de “rupture”. Mais cette tradition de rupture, affirme -t-il, “n’est pas une rupture mentale”. C’est plutôt, selon lui, “une rupture intéressée, matérialiste et matérialisée par bon nombre de chose”. Le politologue a relevé que “certains découvrent le Bénin à partir de 2016, c’est comme si le Bénin existe à partir de 2016”. Il a signifié que “le Bénin d’entre temps nous donnait plus d’espoir “. “La faute c’est la faute du capitalisme violent. Quand vous voyez les jeunes qui quittent le Bénin aujourd’hui, les médecins qui sortent, les ¾ s’en vont. Nos jeunes s’en vont. Là ce que le capitalisme fait, on s’occupe des capitaux mais l’humain est délaissé” a-t-il lâché.
L’Écrivain- Essayiste a par ailleurs souligné que le Pape Paul VI,dans son Encyclique Populorum Progressio (26 mars 1967 ) sur le développement des peuples, disait que le nouveau nom du développement , c’’est la paix. “Tous les efforts de paix c’est-à-dire donner le pain, donner la subsistance, le bien-être, garantir les libertés publiques, les libertés personnelles, les libertés politiques, garantir la justice équitable, une répartition saine des ressources du pays, le minimum social, tout ça garantit la paix et ce travail-là, c’est un travail primordial et nécessaire” a précisé le Révérend Père Aguénounon. Il a par ailleurs fait savoir que “ plus en plus dans les pays capitalisés, les peuples se réveillent et ont des actions purificatrices du capitalisme”. Il a donné les exemples des gilets jaunes en France et aux Etats-Unis, l’élection de Donald Trump, un capitaliste qui pourtant selon le Père Aguénounon constitue l’espoir pour les couches fragiles et pauvres et par contre les Démocrates qui sont plus socio-démocrates, sont au côté des plus riches. C’est pour dire selon le politologue qu’“aujourd’hui les enjeux sont des enjeux sociaux, sont les enjeux qui nous tournent vers les périphéries, les plus pauvres, les plus délaissés, les plus fragiles “. C’est pourquoi selon lui, il est important que “nous puissions nous tourner vers cet idéal et il faut vraiment créer le contexte, le cadre pour que le citoyen soit bien formé, qu’il soit intelligent, qu’il discerne et qu’il prenne son avenir en main “.