Le dernier fiasco du Cadre de Concertation de l’opposition dans le processus de correction du fichier électoral sort la diaspora de son gong. Dans une déclaration rendue publique hier, l’Union d’Actions Patriotiques de la Diaspora Béninoise( UAPDB), une organisation charnière de la Diaspora béninoise dénonce une stratégie pour fourvoyer le peuple. Face à ce qu’elle appelle « une validation tacite du processus électoral » en cours, elle invite le peuple à se désolidariser du Cadre de concertation et demande le retour de la constitution du 11 décembre 1990 et du Code Electoral de 2013, de même qu’à une conférence nationale souveraine. Lire le communiqué. Le cadre de concertation de l’opposition est-il le cheval de Troie de Patrice TALON
I- Les faits
Le 10 Novembre 2024, le cadre de concertation de l’opposition a été Officiellement présenté à l’opinion nationale et internationale.
Le 18 Novembre, soit huit Jours après sa constitution, le cadre de concertation est reçu par le gouvernement pour aborder la question de la révision du fichier électoral.
II- L’analyse critique des faits
1- Dans la forme
La rencontre avec le gouvernement fait suite à une requête du président d’honneur du parti LES DEMOCRATES au cours de son audience avec le chef de l’État en Novembre 2023. Face à cette requête qui visait à débattre des points de discorde liés au processus électoral, le président patrice TALON avait donné son avis favorable. C’est pourquoi, la toute première rencontre du cadre de concertation de l’opposition avec le Ministre de la Justice représentant le gouvernement pourrait être perçu comme le respect de la parole donnée par le chef de l’État et témoigner de sa bonne foi à décrisper le climat social.
2- Dans le fond
a- Le contexte de la création du cadre de concertation
La création du cadre de concertation intervient dans un contexte politique marqué ces derniers mois par une atmosphère de kidnapping de citoyen béninois à l’étranger en violation de l’intégrité territoriale du pays d’accueil ainsi qu’une série d’interpellations pour le motif principal de tentative de coups d’État.
Les cas les plus récents sont ceux d’Olivier BOKO, du ministre Oswald HOMEKY et du général Philippe HOUNDEGNON qui croupissent tous en prison en attendant d’écoper officiellement des 20 ans de condamnations auxquels les parodies de justice nous ont accoutumés depuis la naissance de la CRIET.
b- La chronologie des faits
De la sortie officielle du cadre de concertation à la première rencontre avec le gouvernement, il y tout juste une semaine.
Loin de faire croire à la bonne volonté du chef de l’État, ce timing nous interpelle tant il contraste avec le contexte des arrestations perlées.
c – l’objet de rencontre
L’objet de la rencontre du cadre de concertation avec le gouvernement est la révision du fichier électoral.
Que ce soit au niveau des OSC, des syndicats des travailleurs ou des partis politiques, toutes les premières rencontres avec l’employeur ( l’État) ou le gouvernement sont décisives. Encadrées par des préalables nécessaires, les premières négociations mettent toujours en évidence la revendication principale autour de laquelle vont graviter les questions subsidiaires.
C’est pourquoi, en inscrivant en lettre d’or la révision du fichier électoral comme premier sujet de débat avec le gouvernement, le cadre de concertation nous indique sans ambages sa priorité et suscite par ricochet, nos vives inquiétudes.
d- L’absence du rapport de force
En cas de négociations, seul le rapport force constitue le moyen de pression sur la tutelle et permet de garantir la prise en compte effective des doléances ou des exigences exprimées.
À peine né et alors qu’il n’a encore pas encore démontré sa capacité à ébranler le régime pour l’obliger à ouvrir les négociations, le cadre de concertation se retrouve en face du gouvernement. Pourquoi le régime qui est resté jusqu’ici droit dans ses bottes, serait-il devenu subitement conciliant pour accéder aux désidératas d’une opposition qui aboie mais qui ne sait pas mordre.
III- LE CADRE DE CONCERTATION DE L’OPPOSITION EST-IL LE CHEVAL DE TROIE DEPATRICE TALON?
au regard du contexte, de la chronologie des faits ainsi que la préoccupation principale du cadre de concertation de l’opposition à savoir : la révision du fichier électorale,
L’UAPDB constate :
1- la validation tacite du processus électoral, du code électoral, de la composition de la CENA et de ses représentations locales.
2- le rejet de fait des résolutions du colloque de la conférence épiscopale sur le code électoral
3- la volonté manifeste du cadre de concertation d’ aller aux élections législatives et présidentielle respectivement de janvier et d’avril 2026 malgré le caractère antidémocratique et crisogène du code électoral notamment et de l’ensemble de tout le processus électoral.
4- l’acceptation tacite du maintien en détention des prisonniers politiques dont le cadre de concertation n’a pas su faire un préalable à l’entame des négociations
5- l’acceptation tacite de la mise à l’écart des exilés politiques dont le retour aurait constitué entre autres, le gage des élections libres, transparentes et ouvertes a tous
6- Le mépris de la volonté profonde du peuple de voir le président patrice TALON passer le relais après son deuxième et dernier mandat.
IV- Traquenard électoral, troisième mandat et gouvernement d’union national …
Pourquoi le parti LES DEMOCRATES et ses alliés du cadre de concertation veulent-ils faire croire au peuple qu’une large victoire de l’opposition dans les urnes va faire plier le régime.
Ce discours lénifiant observé ces derniers temps n’est-il pas un fonds de commerce politique qui cache un autre agenda. Celui d’embarquer notre peuple dans une voie sans issue avant d’aller s’asseoir avec le bourreau du peuple pour fumer le calumet d’une certaine paix.
En effet, faire croire au peuple que Patrice TALON qui se donne autant de peine pour vicier le jeu électoral, sera battu à son propre jeu ne pourrait répondre qu’à un deal dont les termes pourraient se décliner comme ci-après :
1- accepter d’aller aux élections sans remettre en cause le code électoral.
2- rassurez les populations que la victoire est certaine si les électeurs votent massivement.
4- Appeler le peuple au calme au nom de la paix quand une fois encore désabusé celui-ci va décider d’affronter dans un dernier baroud d’honneur, les forces de répression.
L’appel aura un écho retentissant si encore une fois l’armée s’illustre négativement en tirant à balles réelles contre les populations.
6- Les religieux et les têtes couronnées conformément à leurs sacerdoces vont amplifier les messages de paix dont le seul bénéficiaire sera le dictateur.
7- Patrice TALON accède aux appels au calme et forme un gouvernement d’union national.
8- Les leaders du cadre de concertation sont gratifiés de quelques portefeuilles ministériels
9- Dans la foulée Patrice TALON libère ses otages Joël AIVO et Reckya MADOUGOU. Il prend par ailleurs, des mesures pour permettre aux exilés de rentrer. Au nom des libertés recouvrées et du goût de retrouver le pays après des années d’exil, le front social se calme et permet à TALON de continuer à tenir la barre.
IV- L’APPEL DE L’UAPDB
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