Bonne initiative, mauvaise démarche. C’est ainsi qu’on peut résumer la déclaration de L’Union d’Action Patriotiques de la Diapora Béninoise(UAPDB) sur le Cadre de Concertation de l’Opposition créé le 10 novembre dernier. Après avoir salué la mise en place de ce cadre qui vise à « libérer le Bénin et sa démocratie », cette faîtière des Béninois de la diaspora affiche moins d’enthousiasme face à la proposition de dialogue avec le chef de l’Etat comme moyen pour sortir de la crise actuelle. L’UAPDB rejette cette proposition et invite le peuple à se donner les moyens pour « chasser » Patrice Talon du pouvoir.
A PROPOS DU CADRE DE CONCERTATION DE L’OPPOSITION
Il y a tout juste une semaine et précisément Le 10 novembre 2024, cinq organisations politiques opposées au régime de Patrice TALON se sont donnés rendez-vous pour mettre sur pied un cadre de concertation.
I-DANS LA FORME
Le cadre de concertation vise la mutualisation des forces de l’opposition. Son objectif selon les propos du député NOURENOU ATCHADE est de « libérer le Benin et sa démocratie ». Une telle initiative est donc à saluer et à encourager.
II-DANS LE FOND
Les principales revendications du cadre de concertation sont :
1-la relecture du code électoral
2-l’audit participatif du fichier électoral
3-le retour des exilés
4-la libération des prisonniers politiques
III-ANALYSES CRITIQUES DE LA DÉMARCHE DU CADRE DE CONCERTATION
L’UAPDB constate que le diagnostic du Cadre de Concertation sur les maux qui minent notre pays sous le régime TALON est juste. Cependant, L’UAPDB note que le combat du Cadre de Concertation s’inscrit sous l’angle d’un dialogue politique avec le régime TALON pour garantir des élections législatives et présidentielle libres, transparentes et ouvertes à tous en janvier et avril 2026. Cette démarche du cadre de concertation semble faire abstraction de la posture politique liberticide et néocoloniale fièrement assumée par Patrice TALON. Années après années et au fil des élections, Patrice TALON a démontré qu’il ne croit pas en la République et à la Démocratie. A coups de réformes impopulaires, iniques et crisogènes, il s’est offert le lustre de remplacer le mode électoral en simple système de nomination. Pourquoi dès lors croire à un dialogue national avec celui qui a fait basculer et au mépris de tous, la République en une monarchie comme en témoignent la liquidation de la séparation des pouvoirs, le retour à la pensée unique consacrée par le musellement de la presse et de la liberté d’expression auxquels il faut ajouter les récurrents actes de parjures ainsi que la mutilation du système partisan. Pourquoi vouloir dialoguer avec celui qui s’est barricadé contre tous et s’est délibérément bouché les oreilles en refusant toutes les initiatives de dialogue des têtes couronnées, des faîtières religieuses, des organisations de la société civile et des citoyens béninois épris de paix et de justice. En entrainant notre peuple à croire que quelque chose est encore possible avec PATRICE TALON, les acteurs du cadre de concertation de l’opposition ne se trompent ils pas de bonne foi et ne conduisent-ils pas notre peuple vers un autre précipice ?
IV- La position de L’UAPDB
Considérant toutes les dérives liberticides et dictatoriales de Patrice TALON et vu que le dictateur ne peut plus être un interlocuteur légitime et légal au regard de ses nombreux actes de parjures, l’UAPDB s’oppose à tout agenda électoraliste et invite le peuple du Bénin à se donner les moyens de chasser ici et maintenant Patrice TALON notre ennemi commun.
Fait à Paris le 16 Novembre 2024
ADE SYMAHOU
COORDONATEUR GÉNÉRAL