La justice a libéré un peu moins d’une dizaine de personnes dans le dossier Faletti. Toutes originaires de Savè, elles ont été incarcérés pendant plusieurs mois avant d’être libérées après un « on lieu ». Ce qui remet en cause une fois de plus l’efficacité de la justice béninoise. Sur l’émission Grand Angle de ce dimanche 13 octobre 2024, le député du parti Les Démocrates Kolawolé Ogbon, a donné son appréciation sur les faits.
Pour un non-lieu dans le dossier général Faléti, 9 habitants de Savè ont recouvré la liberté le 30 septembre 2024. Ces derniers ayant fait la prison pour rien n’avaient quasiment pas de relation ou de lien avec Faléti. C’est ce que pense le député LD de la 10è circonscription électorale, Kolawolé Ogbon qui s’est beaucoup impliqué pour cette libération. Pour lui, la justice béninoise elle-même s’est mordue la queue dans cette affaire. « Le séjour carcéral de ces personnes s’est soldé par un non-lieu ce qui veut dire qu’il n’y avait pas de charges contre eux d’autant puisqu’ils n’avaient pas de lien avec le général. De ce fait, il faut avouer que la justice elle-même s’est mordue la queue », a fait savoir Kolawolé Ogbon. À l’en, ce sont juste des citoyens lambda de Savè qui ont été arrêtés parce que la justice veut coûte que coûte avoir des prisonniers. « Il y a des tailleurs, des chauffeurs et des étudiants parmi ceux qui sont libérés. D’autres dormaient chez eux, et ils ont été arrêtés. Donc ça peut arriver à n’importe quelle personne. C’étaient des arrestations arbitraires. Ils veulent coûte que coûte avoir des prisonniers », fait-il savoir. Prenant en compte la gravité de la situation, il s’est livré à une confidence. « Il y a un Monsieur à Savè qui me disait qu’il était entrain de dormir et ils ont défoncé sa porte. Ils l’ont fait marcher sur les genoux sur une longue distance. De même, deux jeunes ont été tués alors qu’ils étaient simplement sur moto lors de l’arrestation de Faléti en 2020. La séparation des pouvoirs au Bénin n’existe pas. Une armée qui est censée protéger la population tire encore à balle réelle sur elle…c’est aberrant », a-t-il confié.
Dans le dossier général Faléti, le député explique qu’il y a toujours de détenus. « Il reste encore 5 personnes incarcérées. Huit personnes ont été libérées et il y a une personne qui avait dénoncé la dégradation de la santé de Radji Latif à travers les réseaux sociaux et il doit répondre encore de ça. Raison pour laquelle il est toujours en prison alors qu’il est censé être déjà libre »
S’appuyant sur les investigations du journaliste Marcel Zoumènou, Directeur de Publication du quotidien Le Patriote sur la santé dégradante de ces détenus politiques libérés, le député exprime son désarroi. « Moi je suis inquiet parce qu’il y a des frères qui ont littéralement fondu.Il leur faut des bilans de santé. L’État a l’obligation de soigner les détenus politiques mais rien ne se fait. C’est ce qui a conduit à la mort de Radji Latif puisque le parti Les Démocrates a déposé de l’argent pour sa prise en charge. « Mais malheureusement c’était déjà trop tard », a laissé entendre Kolawolé Ogbon. Pour le reste des détenus politiques, il martèle que le parti LD fera encore de son mieux. « Pour le reste, nous ferons l’effort pour qu’ils s’en sortent. Les Démocrates font ce qu’ils peuvent faire. Et il faut que tout le monde se sente concerné », a-t-il conclu.
Gildas AHOGNI