L’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) s’est penché pour le 3ème trimestre de cette année 2024 sur le thème : “La coopération internationale : Un regard critique et éthique sur sa contribution au développement”. C’était le jeudi 22 août 2024 au Chant d’Oiseau de Cotonou où trois débatteurs à savoir le député à l’Assemblée nationale (9ème législature) et 1er vice président du parti Les Démocrates, Eric Houndété, l’ancien ministre des Affaires étrangères et député à l’Assemblée nationale (9ème législature) Nassirou Arifari Bako et l’Abbé Damien Bokossa, Formateur au Grand Séminaire de St Paul de Djimè, Philosophe, Théologien et Anthropologue ont décortiqué ce thème devant un public très attentif.
L’Abbé Damien Bokossa, dans les clarifications conceptuelles, a déclaré que la coopération internationale est un engagement de tous les États à collaborer ensemble sur les questions de développement et sur leurs droits humains personnels quitte à déterminer par eux-mêmes de façon démocratique ce qui pourrait les aider. Quant à l’Honorable Nassirou Arifari Bako, il a indiqué que “quand on parle de relations internationales, il y a toujours une dimension rapport de force entre les États”. Selon lui, “la coopération internationale est en soi la partie de relations internationales qui structurent et organisent les solidarités entre les pays et les peuples”.
“A partir du constat des inégalités sociales au quotidien et des inégalités entre les États ; à partir du principe même de la coopération qui suppose la mise en relation. Et donc le fait que nul ne peut vivre en autarcie, la coopération entre acteurs sociaux comme entre Etat devient donc une réalité pesante, incontournable” a expliqué l’ancien ministre des Affaires étrangères. A la question de savoir si on peut se développer sans la coopération internationale, il a répondu que “tout dépend de ce que l’on y met”. Pour l’universitaire, la coopération internationale englobe beaucoup de secteurs notamment le commerce (les échanges commerciaux internationaux font partie des éléments de la coopération internationale) et l’entraide entre Etat, entre peuple qui fait partie aussi de la coopération internationale. C’est pour cela qu’il ne voit pas “un seul pays pouvoir survivre seul en s’isolant du reste du monde ne serait-ce par nécessité d’échanger”. Et il a ajouté qu’“il n’y a pas un seul pays qui dispose de tout ce dont il a besoin pour survivre”.
Tous les pays, dit-il, “ont besoin chacun de l’autre”. “Par conséquent, lorsqu’on veut punir un Etat dans le concert des relations internationales aujourd’hui, on lui applique souvent des sanctions comme l’embargo c’est -à -dire l’interdiction ou la restriction des relations avec ce pays sur tous les plans. Quel que soit le pays au monde qui subit un embargo, une exclusion, cela a des conséquences. Les embargos ont permis à des pays de se doter de nouvelles technologiques de survie mais pour l’essentiel, les embargos ont souvent été des éléments de retardement du progrès social dans des pays. On connait des pays. L’Afrique du Sud était une puissance économique africaine mais l’embargo, dans le cadre de la lutte contre l’apartheid, a fini par avoir raison. L’Iran est un des pays aujourd’hui qui souffre d’embargo malgré ses matières premières, malgré ses ressources. Les restrictions à la coopération aux échanges font que ce pays subit beaucoup de dommages” a précisé le député Arifari Bako avant qu’il ne poursuive : “Aucun pays au monde, dans le monde mondialisé, globalisé, ne peut exister sans cette interdépendance qui est devenue une donnée, une réalité avec laquelle il faut faire”
La coopération internationale, un outil de promotion de la paix
Le formateur au Grand Séminaire de St Paul de Djimè a, de son coté, laissé entendre que “la coopération internationale est une variante des relations internationales” et qu’au départ les options au niveau de la coopération internationale “se focalisaient beaucoup plus sur le développement” et la dimension humanitaire. Le contexte de l’avènement de cette notion, selon le Théologien, “devrait nous amener à comprendre que c’était en réalité dans un contexte belliqueux “.
Le 1er Vice président du parti Les Démocrates a pour sa part souligné que la coopération internationale devrait se décliner dans un premier temps au plan critique en 2 volets. Le 1er volet, “c’est que la coopération internationale est un facteur de développement peut-être un outil de développement” et le 2ème volet, “c’est que la coopération internationale peut-être un instrument de solidarité internationale”. “ En plus de la question de la préoccupation de facteurs de développement, vous verrez que la coopération internationale est un outil de promotion de solidarité mais aussi et surtout un outil de la promotion de la paix. Vous trouverez la coopération internationale dans l’appui au développement. Vous la trouverez dans l’humanitaire et vous la trouverez dans la promotion de la paix “ a signifié l’Honorable Eric Houndété. Les actions de coopération internationale, selon l’ancien 1er Vice président de l’Assemblée nationale, “sont axées beaucoup plus sur la promotion de la paix”. “C’est le fondement même des Nations unies. Vous la trouverez sur tout ce qui est apport pour amener les uns à progresser, les autres à avoir ceux dont ils ont besoin chez les plus faibles qui sont souvent leurs matières premières et puis à faire face aux calamités naturelles, aux problèmes qui se posent à l’humanité (tremblement de terre)” a-t-il conclu.