Partira ou ne partira-t-il pas en 2026 ? la question du départ du président Patrice Talon du pouvoir après son deuxième mandat constitutionnel reste toujours posée. Pour cause, la succession et surtout la multiplication des actions de son régime sur le terrain politique depuis quelques mois suscite beaucoup d’interrogations.
Il y a quelques mois, la mouvance présidentielle du chef de l’État béninois, le président Patrice Talon, a parcouru toutes les communes du Bénin à travers ce qu’elle a appelé une tournée gouvernementale de reddition de compte. Durant cette tournée que l’opposition a qualifié de promenade gouvernementale, les émissaires de Patrice Talon et de son gouvernement ont tenté de vendre aux béninois et surtout aux militants des partis politiques de la mouvance (Up-r et Br), les hypothétiques réalisations du régime dit de la rupture. Ceci, à grand renfort médiatique aux frais du contribuable et avec les moyens de l’État. Des influenceurs et autres activistes du web avaient même été importés de l’extérieur pour accompagner l’action de communication entreprise mais sans pour autant convaincre l’auditoire qu’est le peuple béninois. Et comme la mayonnaise n’avait pas pris, le régime a décidé d’aller dans les arrondissements pour rendre compte de ce qu’ils appellent les grandes et nombreuses réalisations de Patrice Talon à la tête du Bénin depuis 2016. Bientôt ça sera le tour des villages et hameaux du pays pour convaincre les béninois des bonnes actions de Patrice Talon. Des actions qui méritent selon la vice présidente Mariam Talata, à Allada; de donner au chef de l’État en fin de séjour au Palais de la Marina, un autre mandat pour finir le job qu’il a commencé et qu’il devrait pourtant faire en 5 ans.
Si non qu’est-ce qu’il fait courir autant le gouvernement du Président Patrice Talon ? A-t-on besoin d’aller informer et sensibiliser celui à qui on a donné à manger sur le fait qu’il mange et qu’il est rassasié, avant que ce dernier ne se rende vraiment compte ? Que cachent ce regain d’activités et de descente du camp présidentiel sur le terrain à moins de deux ans de fin de mandat du président de la République ? des interrogations qui inquiètent les démocrates du Bénin et de l’étrangers sans oublier ceux du parti de l’opposition béninoise, Les Démocrates. Avec les les anciens président, Mathieu Kérékou, Nicéphore Dieudonné Soglo et Boni Yayi des activités politiques de cette envergure n’ont pas été menées à la veille de leur départ du pouvoir car rien ne pouvait les justifier du moment où ils ne sont encore candidat en rien et devraient donc rendre le pouvoir à leurs successeurs.
Après 8 ans d’impopularité, pourquoi Talon se lave à l’eau de javel ?
Une stratégie bien réfléchie et bien solide est mise en place et actuellement en cours de mise en œuvre pour refaire l’image du Président Patrice Talon et son gouvernement. Ceci, après 8 longues années de décisions impopulaires qui a rendu le régime très radioactif auprès des béninois. Sur les plans politique, économique, culturel, cultuel et social, les béninois ont ravalé leur langue qui en 2016, a chanté les louanges de Patrice Talon alors candidat puis nouvellement élu président du Bénin et qu’ils appelaient affectueusement Agbon-non. Complètement noirci par ses actions des 8 dernières années, le Chef du gouvernement béninois veut à moins de deux ans de la fin de son deuxième mandat constitutionnel se refaire, à tout prix, l’image. Aussi pathétique qu’il soit, ce marché a été confié à ceux qui, dans son entourage, continuent de trouver leur part et surtout sont soumis pour des faits qui pourraient les rattraper sous la rupture. Mais pourquoi se préparer pour une fête à laquelle on n’est plus éligible ? Il est donc clair que le but de tout ceci, c’est de convaincre les béninois sur la nécessité pour le chantre de la rupture de rester encore au pouvoir après 2026, donc pour un troisième mandat que la constitution lui interdit normalement.
En envoyant ministres, députés, directeurs généraux et collaborateurs proches sur le terrain pour peindre tout en blanc les actions du gouvernement, Patrice Talon balise le terrain pour son possible troisième mandat que le parti de l’opposition Les Démocrates ne cesse de décrier. Aussi convient-il de rappeler que depuis plusieurs mois, le torchon brûle entre Agbon-non et plusieurs potentiels candidats aux présidentielles de 2026, proches ou dans l’entourage du Chef de l’État. Aucune ambition n’ose se dévoiler autour de Talon et lui même déverse ses émissaires sur le terrain, puis empêche l’opposition de se révéler. Il refuse de libérer les détenus et laisser rentrer au pays les exilés politiques qui pourraient lui causer politiquement d’ennui. Il fait voter un code électoral exclusif et très crisogène après avoir échoué dans sa tentative de révision constitutionnelle.
Quoi d’autre pour prouver que le président Patrice Talon court pour un troisième mandat ? Une chose est certaine, 2026 vient à grands pas, le suspens sur les candidatures aussi bien de l’opposition que de la mouvance continue de torturer les béninois, mais Patrice Talon à pas assurés mais quoique risqués, se balise le chemin pour se maintenir au pouvoir. Fera-t-il un troisième mandat en se représentant aux élections et se faire élire par la voie des runes ou en créant un vide juridique qui le maintiendra à la Marina ? That is the question !
Comlan Paul ODAH