Le Bénin est accusé à tort ou à raison par certains pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) tels que le Niger et le Burkina Faso d’abriter des bases militaires sur son territoire. Pour démentir cette allégation des accusations de Ouagadougou et de Niamey, la chaine de Télévision Eden TV a reçu sur son émission “L’Entretien” de ce dimanche 21 juillet 2024, le Lieutenant-Colonel Vincent Ebenezer Honfoga, Chef bureau information et relations publiques de l’État-major général et porte-parole des Forces armées béninoises (FAB).
“ D “abord quand vous suivez bien le discours du capitaine, il a dit qu’il a des preuves d’une base militaire étrangère à Kandi et d’une base militaire étrangère vers Porga. Celui qui dit détenir des preuves d’existence d’une base militaire, que celui-là, en face du public, donne des informations de manière aussi moins précises que celles qui permettent de dire “Porga je ne sais où”. Est-ce que vous pensez que c’est assez crédible qu’on puisse prendre cela en compte” a déclaré le Lieutenant-Colonel Vincent Ebenezer Honfoga. Le porte-parole de l’Armée béninoise a indiqué que les camps que le Bénin a, “font office de bases militaires béninoises”. Il fait remarquer qu’à Kandi, ils ont “un camp militaire qui est là depuis des décennies” et qu’à Natitingou, ils ont “un camp militaire qui est aussi là depuis des décennies”. Mais le Chef bureau information et relations publiques de l’État-major général explique que depuis qu’ils ont “commencé à avoir la menace terroriste sur notre territoire, le Chef de l’Etat a pris l’option de construire des bases militaires opérationnelles avancées”.
“Vous êtes par exemple à Kandi qui est à plus d’une centaine de Bakomacaho qui est le dernier village du Bénin dans la pointe Nord qui a frontière avec le Niger. Kandi à vol d’oiseau est à plus d’une centaine de kilomètres de ce point. Et nous avons l’ennemi terroriste qui commence à mettre pied sur notre territoire. Et pour aller sécuriser Bakomacaho, pensez-vous qu’on va rester tapis à Kandi pour pouvoir le faire ? C’est pour cela que nous avons pris l’option de construire des bases opérationnelles avancées qui sont des petits camps militaires pour permettre aux unités qui sont en manœuvre dans une zone de pouvoir revenir ponctuellement se resourcer, désaltérer, changer leur tenue, se mettre un peu à l’aise avant d’être redéployés sur le terrain” a clarifié le porte-parole des Forces armées béninoises. Pour le Lieutenant-Colonel Vincent Ebenezer Honfoga, “ces bases opérationnelles avancées ne sont pas des entités de grosses factures” et qu‘ils en ont “un certain nombre et à Porga, c’est ce qui a été construire depuis que cette menace a commencé”. Il a par ailleurs martelé que “la base opérationnelle avancée de Porga qui est une base militaire béninoise n’a pas vocation à laisser des étrangers venir former des terroristes pour aller attaquer un voisin qui est plus le Burkina Faso qui est notre voisin immédiat avec des populations qui sont des populations sœurs aux nôtres”.
Présence de bases militaires françaises au Bénin ou non
“Nous avons eu un air un peu amusé quand nous avons entendu les propos du capitaine Ibrahim Traoré sur la présence au Bénin de bases militaires françaises” a -t-il fait savoir. Il a qualifié de “délirants” et “amusants” les propos du président de la transition au Burkina Faso, énonçant que le Bénin n’abrite aucune base militaire étrangère. Le Chef bureau information et relations publiques de l’État-major général a d’ailleurs indiqué ce qui doit être de “base militaire” en termes de définition. “Une base militaire est une installation qui abrite les opérations des Forces Armées d’un pays. Un lieu où on peut faire des entraînements ou stocker du matériel militaire, le lieu où les militaires peuvent se loger ; un lieu où on peut installer des opérations de commandement”. Il cite en exemple, les bases militaires comme celles de Niamey et Ouédraogo au Burkina Faso. Il a laissé entendre que le Bénin a des bases militaires nationales telles que le camp Sero Kpera. Le Lieutenant-Colonel Vincent Ebenezer Honfoga a soutenu que le Bénin n’a pas été sollicité par ses partenaires internationaux qu’ils soient russes, français, belges, ou américains pour établir de telles bases sur son territoire national, Cette déclaration de ce dernier vise à dissiper les rumeurs et à confirmer la position claire du Bénin sur la question des bases militaires étrangères. Il n’a pas manqué de réaffirmer son engagement à maintenir une politique de sécurité nationale sans bases militaires étrangères et à poursuivre ses collaborations internationales dans le cadre du respect de sa souveraineté.
L’Armée répond au député Basile Ahossi
Le porte-parole des Forces armées Béninoises a profité de l’occasion qui lui est offerte pour répondre au député Basile Ahossi qui a déclaré récemment lors d’une sorte médiatique que le nombre des instructeurs étrangers présents au Bénin s’élevait à 300 tandis que les militaires béninois bénéficiaires de cette formation n’étaient que 200. “ Je ne sais pas d’où ce député, en qui j’ai un profond respect, a sorti ces chiffres. On n’est pas dans du folklore pour permettre qu’un partenaire amène plus d’effectifs pour former à notre niveau moins de personnel. Non, on n’est pas dans du folklore. Nous sommes dans du sérieux “ a fait savoir sur Eden TV le Chef bureau information et relations publiques de l’État-major avant de clarifier que les effectifs des instructeurs étrangers sur le sol béninois sont toujours inférieurs à ceux des militaires béninois formés.” Toute instruction se fait d’une partie vers une autre. Et la patrie qui instruit est évidemment, en termes d’effectifs, largement inférieure à la partie qui est instruite” a-t-il expliqué. Il a ajouté que les partenaires étrangers arrivent au Bénin pour des “ formations ponctuelles”, qu’ils appellent “ des détachements d’instructions opérationnelles” qui durent généralement deux à trois semaines avant que les instructeurs ne retournent dans leur pays. “C’est cela qui fait que, de temps en temps, la population voit ces partenaires. Mais cela ne veut pas dire que nous laissons notre territoire ouvert à ces partenaires” a-t-il souligné avant de conclure : “ Il n’y a pas de base militaire étrangère sur notre territoire”.