Des collaborateurs du préfet du littoral, Alain Orounla dans le collimateur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Parmi eux, deux sont poursuivis avec mandat de dépôt pour des faits présumés de fraude dans l’attribution d’un marché public à la préfecture de Cotonou, d’abus de fonction et complicité d’abus de fonction.
Les mis en cause sont poursuivis par le parquet spécial de la Criet. Il s’agit de l’assistant du préfet, du chef de service des affaires financières (CSAF), de la Personne responsable des marchés publics (PRMP) de la préfecture et du mari de cette dernière. Il est reproché, aux agents de la préfecture d’avoir attribué un marché de sécurité à un chef d’entreprise, supposé être le mari de la PRMP. Ceci, sans respect de la procédure normale d’attribution.
A l’audience de ce lundi 15 juillet 2024, les prévenus ont été écoutés par la Criet. Prenant sa défense, la PRMP dont le mari est le bénéficiaire du marché incriminé assure n’avoir joué de près ni de loin un quelconque rôle dans le but de favoriser son mari. D’ailleurs elle n’en était pas informée, étant donné qu’elle était en congés de maternité. Des déclarations soutenues par son mari. Dans sa déposition, le chef d’entreprise dit ne pas juger bon de tenir informer sa femme afin d’éviter tout conflit d’intérêt. Il a confié cependant, avoir des « relations d’amitié » avec le préfet Orounla.
De son côté, l’assistant du préfet nie toute responsabilité dans cette affaire, malgré certaines preuves dont l’encombre la Brigade Economique et Financière (BEF). Le CSAF, en ce qui le concerne, a assuré que le dépouillement et l’attribution du marché s’étaient déroulés dans le respect des procédures. Et qu’il ne pouvait en être autrement étant donné qu’il est membre à part entière de la chaine de passation des marchés publics de la préfecture et secrétaire permanent de la PRMP.
Selon Libre Express qui rapporte, l’affaire a été portée devant les juridictions de la Criet suite à une plainte de non-paiement de primes de mission, 195 000 Fcfa, introduite contre le CSAF par un chargé de mission. Par ailleurs, deux autres agents de la préfecture s’étaient également plaints pour les mêmes motifs, a informé la Criet.
Au cours de l’audience, le mis en cause a expliqué qu’il y avait un retard de paiement mais que la situation était désormais régularisée. La Criet a, in fine, renvoyé le dossier au 5 août 2024, le temps d’auditionner d’autres personnes, notamment la Secrétaire du CSAF et deux autres agents.
Ignace TOSSOU