Chose promise chose due. Le parti d’opposition Les démocrates vient d’introduire, ce lundi 17 juin 2024, à la Cour constitutionnelle du Bénin, un recours en inconstitutionnalité contre la Vice présidente de la République, Mariam Chabi Talata. Dans son recours, dont la rédaction de votre journal a eu copie, le parti reproche au numéro 2 béninois d’avoir tenu des propos « attentatoire à la démocratie ». Il fait ainsi allusion à de récentes déclarations faites par cette dernière à Allada, lors de la tournée gouvernementale de reddition de compte.
La Vice présidente de la République du Bénin a dans ses propos déclarés : « J’ai beaucoup apprécié l’intervention de la femme qui est à côté et qui a dit qu’au niveau d’ Allada , il vous manque de routes. Vous n’en avez pas suffisamment mais elle a ajouté quelque chose . Si Talon ne fait pas cette route s’il le faut, on va le ramener pour un 3ème mandat …Cela veut dire qu’elle sait qu’en dehors de Talon et de son équipe au Bénin, c’est rare de trouver des bâtisseurs. Que si vous voulez des routes au Bénin, si vous voulez des écoles, si vous voulez que la dynamique en cours se poursuive, il faut des gens comme Talon, des gens de l’équipe de Talon. Autrement, poursuit-elle, vous aurez quoi ? Ce qu’on a toujours eu : la politisation à outrance de tout » . Cette déclaration de Mariam Chabi Talata a suscité la possibilité d’un troisième mandat au président Patrice Talon et un recours du Secrétaire national à la communication du parti Les Démocrates Dr Guy Dossou Mitokpè assisté de l’ avocat de la plus grande formation politique de l’ opposition, Maître Renaud Vignilé Agbodjo.
Dans ses arguments, le requérant a laissé entendre entre autres que « cette déclaration de la vice-présidente s’entrevoit comme une apologie manifeste d’un 3ème mandat anticonstitutionnel au sens de l’article 42 nouveau de la loi N°2019-40 du 07 Novembre 2019 portant révision de la loi N°90-32 du 11 Décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin qui dispose : « le président de la République est élu au suffrage universel direct, pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut, de sa vie, exercer plus de deux mandats de président de la République ». « Il résulte de ces dispositions constitutionnelles que la déclaration de la vice-présidente en appui à l’avis d’une citoyenne est contraire à la constitution, car la constitution du Bénin limite au maximum à deux (02) le nombre de mandats présidentiels en République du Bénin» a indiqué Dr Guy Dossou Mitokpè avant de souligner : « Une telle déclaration venant de la vice-présidente, une figure aussi importante du pays qui devrait incarner l’adhésion scrupuleuse à l’ordre constitutionnel en vigueur au Bénin, est une menace directe à la démocratie et à l’intégrité constitutionnelle du Bénin, jadis une référence en démocratie au regard de son attachement aux valeurs et principes démocratiques».
Le Secrétaire national à la Communication du parti Les Démocrates a déclaré que la vice-présidente a non seulement violé les dispositions de l’article 42 nouveau de la constitution précité, mais également les dispositions de l’article 34 de la constitution du 11 décembre 1990 qui précisent : « tout citoyen béninois, civil ou militaire, a le devoir sacré de respecter, en toutes circonstances, la Constitution et l’ordre constitutionnel établi ainsi que les lois et règlements de la République » et qu” au surplus, l’article 23 de la constitution du 11 décembre 1990 précise : « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience de religion, de culte, d’opinion et d’expression, dans le respect de l’ordre public établi par la loi et les règlements » et qu’ « évoquant l’éventualité d’un troisième mandat pour le président Patrice Talon dont la fin de son second mandat et dernier mandat constitutionnel est pour le 23 mai 2026, la vice présidente a non seulement violé les dispositions de l’article 42 nouveau de la constitution précité, mais également les dispositions de l’article 34 de la constitution du 11 décembre 1990 qui précisent : « tout citoyen béninois, civil ou militaire, a le devoir sacré de respecter, en toutes circonstances, la Constitution et l’ordre constitutionnel établi ainsi que les lois et règlements de la République » « .
Pour Dr Guy Dossou Mitokpè, la vice-présidente, Mariam ChabI Talata a violé les dispositions des articles 23, 34 et 42 de la constitution “en faisant l’apologie d’un éventuel 3ème mandat anticonstitutionnel pour le président Patrice Talon presqu’en fin de son second et dernier mandat constitutionnel”. C’est pour cela que le Secrétaire national à la Communication du parti Les Démocrates a demandé à la Cour constitutionnelle “de déclarer contraires à la Constitution, les propos tenus par madame la vice-présidente, Mariam CHABI TALATA à Allada le 25 mai 2024”.