Les crimes de sang continuent de pousser comme la mauvaise herbe dans certaines villes et contrées du Bénin. La dernière en date ayant fait grand bruit dans les médias sociaux remonte à mercredi 29 mai 2024 à Toviklin, dans le village de Doko Nanonmè, où un jeune, autoproclamé prêtre Vodun a sacrifié sans état d’âme, un écolier de 11 ans à l’hôtel de ses fétiches après lui avoir tendu l’appât. Tant la stupeur créée par cette situation horrible était grande. Rué de coup par la population, le criminel finira par rendre l’âme sur le lit d’hôpital. Mais la découverte faite par la suite par les habitants de Dako Nanonmè après avoir entrepris de démolir la chambre de Jérémie Kpossamè, fait davantage froid au dos. En effet, des parties de coprs humains tout frais et des ossements d’hommes avaient été découverts à la stupéfaction générale des habitants du village.
Au lendemain de cette situation, les commentaires allaient dans tous les sens, jetant ainsi du discrédit sur les pratiques religieuses endogènes propres au Bénin et à l’Afrique de façon générale. Toute chose qui a amené le Syndicat National des Médecins Intellectuels Traditionnels et Assimilés du Bien (SyNaMITrAB), a sorti du silence pour éclairer davantage l’opinion publique sur les circonstances de ce drame dont Toviklin n’arrive pas à s’en remettre, ni gober. Selon la déclaration de presse faite par le SyNaMITrAB, qui confie avoir diligenté une enquête de terrain après avoir reçu l’alerte, l’auteur du drame en question, le sieur Jérémie Kpossamè « n’est pas un hounnon digne du nom ». Pour preuve, renseigne Edah Tchègnonhou, membre de l’organisation syndicale de la commune de Toviklin, domicilié à Doko où le crime a eu lieu : « Jérémie, c’est un criminel qui s’est surnommé Hounnon. Il n’a même pas encore 20 ans, c’est un petit déréglé mental et gayeman. Il a fabriqué ses propres “fétiches gayeman“. Il ne peut fréquenter aucun Hounnon de la localité parce qu’il,’a reçu aucune formation de Hounnon nulle part. Il n’a pas de père spirituel Hounnon,ni de mère spirituelle Hounnon. Ce criminel a été tué par la vindicte populaire, la police n’a pas pu le sauver », fait savoir ce Hounnon pour laver l’affront fait à travers ce crime aux dépositaires de la tradition.
Faisant allusion à certains commentaires fustigeant la place accordée aux religions endogènes dans ce contexte par le chef de l’Etat, le SyNaMITrAB répond en situant l’importance de la culture dans le développement de tous pays. « Le président Talon, n’a commis aucun crime. Il défend simplement la tradition primordiale africaine vodou qui fait la fierté du Bénin partout dans le monde », d’ailleurs renchérit-elle, « aucun pays au monde, ne peut se développer en dehors de sa culture ».
Pour finir, le SyNaMITrAB a profité de cette situation déconcertante pour mener une réflexion scientifique autour des crimes rituels en Afrique.
Ignace TOSSOU