Ce vendredi 24 mai 2024 à Cotonou, le doyen de la Faculté des sciences agronomiques (Fsa), de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), Bonaventure Ahohuendo, a procédé au lancement du Projet « Approches fondées sur des preuves pour l’amélioration de l’hygiène et de la sécurité sanitaire des aliments de rue au Bénin, Afrique de l’Ouest » (Wash). Financé dans le cadre de la bourse « Senior Fellowship » du « Reckitt Global Hygiène Institute » (Rghi) octroyée au Dr Sylvain Dabadé à la suite d’une sélection rigoureuse à l’échelle internationale, ce projet est axé sur une approche de co-création avec l’implication de différents groupes de parties prenantes pour son succès et sa durabilité.
En Afrique, principalement en Afrique de l’Ouest, la vente d’aliments de rue est en plein essor dans les grandes villes. Ces aliments jouent un rôle social, économique, nutritionnel et de sécurité alimentaire important. Malheureusement, ils sont l’une des principales voies de transmission de micro-organismes pathogènes aux consommateurs. Cet état de chose tient à cœur à la Faculté des sciences agronomiques (Fsa), qui à travers le Projet « Approches fondées sur des preuves pour l’amélioration de l’hygiène et de la sécurité sanitaire des aliments de rue au Bénin, Afrique de l’Ouest » (Wash), veut sensibiliser les différents acteurs sur les bonnes pratiques.
Le coordonnateur du projet, Dr Sylvain Dabadé, a déclaré que ce projet consiste à améliorer l’hygiène et la sécurité sanitaire des aliments de rue au Bénin en utilisant des approches fondées sur des preuves. Ces approches sont liées au développement d’un modèle probabiliste pour décrire le risque sanitaire associé à certains aliments vendus de rue contaminés par des bactéries pathogènes telles que E. coli pathogène, Salmonella, Staphylococcus aureus ou Bacillus cereus. Ce modèle va montrer scientifiquement l’existence ou non d’un risque sanitaire lié aux aliments de rue sélectionnés et mettra en évidence les principaux facteurs qui le déterminent, à la mise en œuvre d’expériences de base au laboratoire pour prouver aux vendeurs d’aliments de rue sélectionnés l’existence de micro-organismes, bien qu’invisibles à l’œil nu, et la manière dont leurs pratiques hygiéniques peuvent affecter leur contamination et leur croissance dans les aliments. A partir de ces preuves, les vendeurs d’aliments de rue, qui sont en grande majorité des non instruits, devraient opter pour une attitude plus positive à l’égard de l’hygiène alimentaire.
Les résultats attendus à la fin du projet sont que les pratiques de manipulation et les habitudes de consommation des aliments de rue sélectionnés seront mieux appréhendés par les acteurs, la prévalence et la concentration des bactéries pathogènes dans les aliments de rue sélectionnés seront documentées ; un modèle probabiliste décrivant le risque sanitaire associé aux aliments de rue sélectionnés est disponible ; l’existence de micro-organismes et l’effet des pratiques d’hygiène sur la contamination et la croissance de ces micro-organismes dans les aliments sont prouvés aux vendeurs d’aliments de rue au Bénin et les effets de cette preuve sur leurs attitudes à l’égard des pratiques d’hygiène sont évalués ; les vendeurs d’aliments de rue sont formés aux pratiques de maîtrise de l’hygiène et de la sécurité sanitaire des aliments.
Prenant en compte les grandes villes du Bénin que sont Abomey-Calavi, Cotonou et Porto-Novo, ledit projet s’inscrit parfaitement dans les priorités du Rghi et est d’une importance capitale pour le Bénin. Pour le doyen de la FSA, « en améliorant la sécurité sanitaire de ces aliments, nous réduisons non seulement le risque de maladie d’origine alimentaire, mais nous contribuons à l’amélioration de la santé publique, à la sécurité alimentaire, à la prospérité économique du Bénin » . Il n’ a pas manqué d’exhorter les différents acteurs à travailler ensemble afin de créer un avenir où chaque citoyen bénéficie d’aliment sûr et sain, où chaque famille peut se nourrir en toute confiance et pour que le Bénin, prospère à une économie alimentaire florissante.