Disparue de la scène politique depuis le 06 mars dernier, la grande coalition qui se forme autour d’Olivier Boko a profité l’arrivée du Saint Esprit pour donner son premier signe de vie. Et c’est à Lokossa semble marquer un nouveau point de départ en attendant la saison des grands couteaux et des intrigues politiciennes.
Le vote nuitamment du Code Electoral le 05 mars 2024 a été un véritable pavé jeté dans la marre de la grande coalition « OB 2026 » nom donné à l’ensemble des mouvements créés pour susciter et soutenir la candidature d’Olivier Boko, conseiller, ami et premier collaborateur politique de Patrice Talon. Comme un coup de feu au milieu d’un concert de piaillement, les oiseaux se sont tus et ont tous pris des envols différents pour se sauver. Il a donc fallu deux mois et demi pour qu’ils reviennent sur l’arbre, ayant pris le temps d’oublier. A dire vrai, la disposition du nouveau Code Electoral rendant les parrainages des députés et maires tributaires des signatures conjointes du chef du parti et du parrain concerné a fini par faire envoler les espoirs de candidature d’Olivier Boko. Pourtant la dynamique avait semblé bien prendre. Depuis 2023, la campagne de suscitation de candidature de l’ « ami » du chef de l’Etat ne s’est pas arrêtée. Il n’y avait presque pas de semaine où dans une commune du Bénin un mouvement ne naisse pour susciter la candidature de l’homme d’affaires. Des députés, des maires et mêmes des ministres ont commencé à flirter avec ce nouveau milieu croyant ainsi travailler pour assurer les arrières au chef de l’Etat. Il a fallu la démission du ministre Oswald Homeky pour comprendre que la nouvelle dynamique n’avait pas pour autant la bénédiction du locataire de la Marina. Mais jusque là encore, beaucoup étaient incrédules à une opposition de Patrice Talon à cette candidature, pérorant qu’il devrait s’agir d’un manège qui finira par livrer ses secrets. Le vote donc du Code Electoral avec des dispositions claires qui écarte d’office la candidature d’Olivier Boko a fini par lever l’équivoque sur l’hostilité du chef de l’Etat au projet politique non clairement dévoilé de son « ami ». Déçus, beaucoup de néo-militants de cette dynamique ont rejoint les rangs de leurs partis originels de la majorité présidentielle. D’autres qui provenaient des confessions religieuses, majoritairement évangélistes, ont mis leurs activismes politiques entre parenthèses et se consacrent à nouveau à l’écoute studieuse de l’évangile.
Bonne nouvelle
La bonne nouvelle est venue cette fois-ci outre-évangile. Elle est annoncée par Sévérin Quenum, accompagné de son collègue Oswald Homéky, tous deux anciens ministres ayant quitté le gouvernement en 2023. Elle confirme la candidature d’Olivier Boko et la présente comme une possibilité d’alternative en 2026 pour perpétuer et rendre plus humain la « rupture ». Ces deux anciens ministres qui ont convié des représentants de plusieurs communes de leur dynamique. Les deux mois d’hibernation ont sûrement permis aux deux ministres et aux éminences grises de leur coalition politique de faire une analyse approfondie du contexte, de prospérer les possibilités qui s’offrent à leur leader au cas où le code sera maintenu en l’état jusqu’à la prochaine élection présidentielle. D’ailleurs, ce code offre une petite fenêtre de possibilité à un candidat de cette nature et sûrement ses lieutenants sont entrain de trouver des voies de contournement. Certaines indiscrétions parlent de pourparlers et de stratégie politiques conduits par des députés proches d’Olivier Boko pour aboutir à la relecture de ce code. Deux mois après, cette annonce sonne comme une vraie confirmation de cette candidature qui a résisté à son premier goulot d’étranglement. Présentée comme une candidature interne au sein de la mouvance, elle a le mérite d’être la première et la seule connue jusque là. Elle est la preuve de la témérité et de l’engagement de ses auteurs dans un contexte où toutes les autres ambitions présidentielles sont noyées par la terreur, les soupçons et la phobie du chef pour toute candidature de son entourage. Dans un tel contexte, le courage du premier peut être le courage salvateur ; en attendant la prochaine saison des intrigues et la « nuit des grands couteaux ».