Autrefois considéré comme un opposant radical au régime de la rupture, Bertin Koovi s’est finalement revêtu du manteau de mouvancier suite à son audience en date du 06 avril 2021 au palais de la Marina avec le président Patrice Talon. Mais aux dernières nouvelles, le voile semble à nouveau se déchirer entre les deux hommes. Dans une vidéo en date du 27 février 2024, le président de l’alliance Iroko et ex militant du parti Bloc républicain est revenu sur les vrais raisons qui l’ont obligé à se désolidariser du chef de l’Etat.
En 2021, Bertin Koovi a battu campagne pour que le Président Patrice retrouve, pour un second mandat, son fauteuil présidentiel. En se donnant corps et âme aux côtés du chantre de la rupture, pendant que le mouvement « 5 ans c’est 5 ans », battait son plein dans les grandes artères de Cotonou, l’économiste internationale avait des ambitions légitimes. En effet, Bertin Koovi avait placé tout son espoir et celui de tout d’un peuple dans un projet structurant de développement, allant de paix avec le slogan de campagne « le Développement, ça y est », propre au chef de l’Etat ainsi que le programme d’action du gouvernement PAG 2 du gouvernement. Il s’agit d’abord d’un projet qui vise l’aménagement, et la viabilisation de 500 000 hectares de terres agricoles et ensuite d’un autre concernant la réalisation d’un barrage hydroélectrique devant permettre à son tour de créer plus de 250 000 emplois directe avec la possibilité d’impacter plusieurs départements du Bénin dont les Collines, le Zou et l’Ouémé-Plateau.
Ayant félicité le président Talon, lors de l’audience du 6 avril, pour ses nombreuses réalisations en matière d’infrastructure, Bertin Koovi a expliqué dans sa vidéo en date de février 2024, lui avoir confié qu’il serait temps qu’il lance le projet : « le Développement, ça y est ». Lequel projet devra permettre de construire une économie fondamentale, gage du développement. Mais force est de constater que depuis avril 2021, « le président n’a jamais eu le temps de lancer ces projets ». Alors que, déplore l’altermondialiste, « les béninois sont en train de vivre une misère que je n’arrive plus à supporter. Et quand je ne vois rien qu’on est en train de semer pour demain… (Ça craint, Ndrl). Ne vous y tromper pas. L’amazone, ça ne produira pas de la richesse pour que vous puissiez manger chez vous. Et on ne fait rien pour aménager les terres agricoles pour qu’il y ait de production additionnelle. Nous sommes en train de nous appauvrir. Notre folie par rapport à la situation du Niger a fini de ruiner le béninois. L’Etat béninois se cache derrière les crédits et les dettes et croit qu’il a une bonne condition économique », lâche l’économiste fondamentaliste, Bertin Koovi.
Et de finir en remettant en cause son appartenance à la mouvance présidentielle. « Le problème que j’ai et qui fait que je veux questionner mon appartenance à la mouvance, ce n’est pas une question d’argent. Même si on me donnait le budget du monde et qu’on ne construit pas une économie pour que les béninois sortent de la pauvreté demain, je ne serai pas mouvancier et je ne vais pas rejoindre Yayi Boni parce qu’eux non plus ne proposent pas mieux. Tout ce que Yayi Boni veut, c’est qu’on ait un autre président. Oui et après »?, se questionne l’ex militant du bloc républicain.
Le message du président de l’Alliance Iroko est un véritable appel aux gouvernants du moment, le chef de l’Etat en partie, à se pencher vers les préoccupations majeures de développement. Lesquelles viennent en réponse à la situation économique exécrable que le pays traverse ces dernières années.
Ignace TOSSOU