Il s’est tenu du 13 au 20 avril 2024 au Marché Africain des Arts et Spectacles d’Abidjan ( MASA ), l’Assemblée Générale de la sixième session ordinaire du Conseil Africain de la Musique ( CAM ). Au cours de cette assise, le Béninois Prosper GOGOYI a élu vice-président de l’institution pour un mandat de deux ans renouvelable. Dans un entretien exécutif accordé au journal « Le Patriote », il a dévoilé ses ambitions pour un meilleur rayonnement de l’art musical africain, en général, et de celui de la sous-région, en particulier, puisqu’il est de facto président de la section du CAM en Afrique de l’ouest. Il a également appelé les autorités africaines et béninoises à l’aider à atteindre son objectif.
Prosper GOGOYI est compositeur, éditeur, directeur du label » Guru Record » et directeur du Conseil béninois de la Musique. Élu vice-président du Conseil Africain de la Musique à Abidjan, il y a quelques jours, il entend pleinement jouer son rôle pour plus de rayonnement de l’art musical en Afrique, en Afrique de l’Ouest et au Bénin, avec l’appui de son institution, le CAM et des gouvernants.
Au cours des échanges, Prosper GOGOYI a longuement parlé du CAM et de ses démembrements. << Le Conseil est d’abord une ONG créée par l’UNESCO qu’on appelle Conseil International de la Musique qui a ses démembrements régionaux. Nous avons le Conseil Européen de la Musique, le Conseil Asiatique de la Musique, le Conseil Africain de la Musique, le Conseil Américain de la Musique. Nous faisons partie du Conseil Africain de la Musique qui est tout simplement comme la CAF ( Confédération Africaine de Football ), même si nous n’avons pas les mêmes capacités. Le Conseil International de la Musique est la plus grande organisation de l’UNESCO qui gère tout ce qui est lié à l’art musical…..>>, a fait comprendre le vice-président du CAM.
Un mérite pour le Bénin
À la question de savoir si le Bénin mérite cette place au sein du CAM, Prosper GOGOYI répond par l’affirmative. << Nous travaillons dans le Conseil depuis sa création. Lorsque le Bénin l’a intégré grâce à mon plaidoyer, nous avons jugé bon qu’au-delà de tout ce qu’on faisait, on pouvait aussi intégrer les instances de réflexions de la structure, afin que nous puissions vivre ensemble de ce qu’on sait faire. En 2009, je me suis battu pour qu’on soit membre. C’est ainsi que j’ai représenté le Bénin à Tunis en 2009 avec l’appui des dirigeants. D’ailleurs, les textes de cette institution ont pris corps au Bénin après notre intégration avec l’appui du gouvernement en place à travers les ministres Soumanou TOLÉBA et Ganiou SOGLO, ensuite avec le ministre de la Culture, Jean-Michel ABIMBOLA. Nous avons pu inviter le bureau exécutif du CAM au Bénin deux fois de suite. Ils ont su comment les Béninois travaillent. C’est normal que nous puissions monter structurellement dans l’organisation du Conseil. C’est la première fois que le Bénin a été candidat à ce poste et unanimement ça a été accepté….>>, s’est-il réjoui.
Méthodes et ambitions de Prosper GOGOYI
Pour l’atteinte de ses objectifs, Prosper GOGOYI invite les uns et les autres à la réorganisation du secteur dans la sous-région ouest-africaine. << Ce n’est pas notre début, même si les responsabilités ont pris de l’ampleur aujourd’hui. Nous devons nous réorganiser compte tenu de nos problèmes dans la sous-région ouest-africaine. Nous devons nous asseoir et réfléchir pour agrandir le nombre de membres, puisque nous ne sommes que cinq pays dans l’organisation en Afrique de l’Ouest. C’est un grand défi à relever. Là, nous trouverons les mécanismes pour récupérer ce qui nous échappe dans la filière musique. Nous avons des objectifs clairs et des chronogrammes qu’on va élaborer pour améliorer toutes les chaines de valeurs et penser à créer l’économie du secteur pour que tout le monde puisse en jouir….>>, a souhaité Prosper GOGOYI.
Appel aux autorités
Avec ses nombreuses prérogatives dans le monde musical africain, Prosper GOGOYI appelle les autorités à divers niveaux à accompagner l’industrie musicale en Afrique et au Bénin. << Comme le football, nous allons inviter les autorités à nous accompagner et accepter nos pladoyers, afin de réorganiser cette filière. Je voudrais demander aux autorités d’avoir une écoute de qualité envers nos doléances. Avec un petit accompagnement, ils verront qu’on n’a pas tort de vouloir nous mettre ensemble pour aller dans le bon sens…..>>, a-t-il lancé.
Jules Yaovi MAOUSSI