Las de subir impuissants les affres de la politique néo-libérale du président Talon, des jeunes se sont mobilisés pour lancer hier jeudi 18 avril 2024. Ledit mouvement, qui se veut pacifique et qui consiste à porter tous les jeudis des habits noirs, appelle à la mobilisation de tous les Béninois.
Ils n’ont pas eu besoin d’un protocole particulier, d’une autorisation quelconque d’une autorité politico-administrative frileuse, encore moins d’une salle et des commodités particulières pour lancer le mouvement « Jeudi en noir ». Vêtus de Tee-shirts noirs, ils se sont juste positionnés aux abords d’une rue et le tour est joué. Leur seule arme de combat, la détermination par rapport à ce qu’on peut appeler un ras-le-bol face auquel ils en peuvent plus. Le lieu de lancement et la couleur choisis sont deux symboles qui illustrent bien cet état d’âme. La rue pour symboliser que c’est un mouvement du peuple bas, de tous les citoyens anonymes meurtris dans leurs peaux, le noir pour exprimer la tristesse, le deuil, la mélancolie. Et ils ont des raisons d’en avoir. Le porte-parole de ces jeunes, He Guy Mitokpè l’a si bien dit. « Nos mamans pleurent tous les jours, nos jeunes se posent des questions. Ils n’ont plus foi en l’avenir. Nos pères se suicident jour après jour(…)Notre peuple pleure de votre brutalité, notre peuple pleure de votre dictature », lance-t-il sans barguigner. Et pour montrer qu’ils sont indignés, ils ont décidé de parler. Pour les chantres de ce mouvement : « Nous n’allons plus nous taire. Nous avons décidé de parler, de parler à la place de ceux qu’on tabasse dans la rue, de parler à la place de ces femmes qui vont au marché et qui ne vendent pas , de parler à la place de ces jeunes dont le travail a été paupérisé et clochardisé par la loi sur l’embauche. Nous avons décidé d’instaurer dovéranant à partir de ce jeudi 18 avril 2024 les « jeudi en noir ». Tu es jeune, tu es femme, tu es vieille, tu es vieux, tu es Béninois. Tout ce que nous te demandons, c’est que désormais les jeudis, mets-toi en noir. Mets-toi en noir pour dire trop c’est trop ». Pour le porte-parole Guy Mitokpè, « c’est une manière pacifique de lutter contre ce régime, c’est notre manière de dire non à ce clan qui nous dirige depuis huit ans ». Pour finir, ils lancent un appel à tous les Béninois du nord, du sud, du centre, de l’est et de l’ouest pour les rejoindre dans cette lutte. « A partir de maintenant, c’est les « jeudi en soir », ont-ils lancé en cœur pour finir leur message.