Le Secrétaire de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin ( CSTB),Nagnini KASSA MAMPO a animé le vendredi 05 avril 2024 à la bourse du travail de Cotonou un point de presse pour dénoncer les « résultats fabriqués » des élections professionnelles sectorielles de 2024 au Bénin dans le secteur de l’éducation. C’est pour cela que « la CSTB demande au gouvernement d’annuler purement et simplement ces trois scrutins et les faire remplacer par un vote manuel transparent ».
Elle a exigé donc la reprise de ces élections par « un vote manuel ». « Ces scrutins imposés de façons arbitraires donnent un avant-goût des élections présidentielles de 2026 » a-t-il laissé entendre avant d’ajouter : . « Avis donc à ceux qui rêvent gagner les élections en 2026 malgré le code électoral taille sur mesure ». Nagnini KASSA MAMPO a invité donc les travailleurs à se mobiliser pour réclamer leurs droits. Il a profité de l’ occasion qui lui est offerte pour demander aux travailleurs de la santé « à boycotter le vote électronique qui doit être remplacé par un vote manuel ».
Lire la déclaration de la Cstb sur les élections professionnelles sectorielles de 2024 au Bénin dans le secteur de l’éducation
A l’annonce des élections professionnelles sectorielles dans les secteurs de l’éducation et de la santé par vote électronique, suite à l’organisation des mêmes élections dans cinq (05) différents ministères par vote manuel, la CSTB était spontanément montée au créneau pour dénoncer la volonté du gouvernement de la rupture de vouloir organiser une élection frauduleuse comme ce fut le cas en 2021.
Malgré les diverses dénonciations de la CSTB, de ses fédérations et syndicats de base de l’éducation et de la santé, le gouvernement s’est entêté et a organisé les 29, 30 mars et le 04 avril 2024 des scrutins où les résultats fabriqués sont les suivants :
1- Au MEMP : Sur les cinq (05) candidats aucun n’a atteint 20 % pour être représentatif, sauf l’Aube Nouvelle de la CSA-Bénin et alliées de Anselme AMOUSSOU qui a eu 45,12 % de suffrages exprimés.
2- Au Secondaire : seules la COSYNTRA-MESTFP de la COSI-Bénin de Noël CHADARA et l’Aube Nouvelle de la CSA et alliés de Anselme AMOUSSOU ont obtenu respectivement 56,18 % et 31,64 %. Le SYNECLOS de la CSTB n’a pas atteint les 20 %.
3- A l’enseignement supérieur : seule l’Aube Nouvelle a eu 71,13 % de suffrages exprimés et est représentative.
Au total la FéSEN/CSTB n’est représentative dans aucun sous-secteur de l’éducation c’est-à-dire qu’aucun syndicat de la CSTB n’est représentatif ni au primaire, ni au secondaire, ni au supérieur.
Manifestations de la fraude :
1- Aube nouvelle crie à la fraude au secondaire et demande le redressement des résultats.
2- La COSYNTRA-MESTFP crie à la fraude et demande l’annulation et la reprise du scrutin au MEMP.
3- A la FéSEN/CSTB, des milliers d’électeurs n’ont pu exprimer leur vote parce que d’autres ont déjà voté à leur place par un mécanisme frauduleux que la CSTB a dénoncée et que les manipulateurs de la plateforme ont reconnu.
4- Les responsables de la plateforme demandent aux électeurs qui n’ont pas pu exprimer leur vote d’appeler un numéro afin qu’ils annulent le vote pour permettre à l’intéressé de voter. Ce qui signifie qu’ils peuvent annuler autant de vote pour un candidat en faveur d’un autre.
Vu tout ce qui précède, la CSTB demande au gouvernement d’annuler purement et simplement ces trois scrutins et les faire remplacer par un vote manuel transparent.
Ces élections sont nulles et de nul effet.
Le gouvernement doit reprendre les élections pour un vote manuel car on peut constater que le scrutin frauduleux où la fraude est avérée permet tout simplement au gouvernement de nommer ses responsables syndicaux amis aux niveaux des instances paritaires centrales et déconcentrées.
Ces scrutins imposés de façons arbitraires donnent un avant-goût des élections présidentielles de 2026.
Avis donc à ceux qui rêvent gagner les élections en 2026 malgré le code électoral taille sur mesure.
Dans tous les cas, ce simulacre d’élection montre aux travailleurs que s’ils ne se lèvent pas pour mener les luttes pour la satisfaction de leurs revendications, ils perdront tous leurs droits comme le carburant qu’on a arraché aux travailleurs du secteur public. Bravo ! à ceux qui ont commencé par réagir contre cette mesure scélérate qui constitue une diminution des salaires. Du courage aux enseignants et au personnel administratif pour la grève programmée par la FéSEN/CSTB pour les 23 et 24 avril 2024 pour exiger la satisfaction de leurs revendications.
Les autres secteurs feront bien de se lever pour la satisfaction de leur revendication.
La CSTB invite les travailleurs de la santé à boycotter le vote électronique qui doit être remplacé par un vote manuel.
Non aux élections frauduleuses.
Cotonou, le 05 avril 2024
Le Secrétaire Général Confédéral
Nagnini KASSA MAMPO