Les Béninois commencent par comprendre de plus en plus les dessous de l’organisation des élection législatives de 2019 et présidentielles de 2021. Intervenant au cours d’un débat organisé le jeudi 15 février 2024, au Chant d’Oiseau de Cotonou, par l’Institut des artisans de justice et de paix (IAJP) en partenariat avec Coris Bank International du Bénin, l’ancien ministre des Affaires étrangères et député de la 9ème législature, Nassirou Bako Arifari a levé un coin de voile sur les événements de 2019 et le rôle joué par la Cour constitutionnelle à la non-participation de certains partis politiques aux législatives de 2019 et la victoire du Président Patrice Talon à l’élection présidentielle de 2021.
« On est ensemble mais on est divers. Effectivement la révision de la Constitution, si c’est la crise électorale, cela n’a rien avoir avec ce qui s’est passé à Cadjèhoun et consorts. Cela n’a rien avoir avec la révision de la Constitution. Il n’y a pas encore de révision de la Constitution. Il s’agit de la création d’une norme par la Cour constitutionnelle que le législateur n’a pas prévue. Comme les décisions de la Cour constitutionnelle s’impose à tout le monde, certainement cela devrait avoir des conséquences de ce qui a conduit à ce qu’on a connu » a révélé l’ancien ministre des Affaires étrangères.
Le député Nassirou Bako Arifari a expliqué que lors de l’élection présidentielle de 2021, il y a eu de contradiction qui est née de la révision constitutionnelle de 2019. « Je vous concède parce qu’effectivement il y a ce débat de 45 jours., de prolongation de mandat contesté à juste titre par un certain nombre » a -t-il lâché avant de préciser que « cela n’a pas empêché qu’il y ait de candidatures. Que des formations politiques n’aient pas pu maitriser leurs propres dispositifs, que la mouvance ait réussi à disloquer, ça fait partie de jeux politiques ». Pour le député du Bloc Républicain, « quand vous êtes dans le jeu politique, il y a ce qu’on appelle les règles normatives (ce qui est écrit que tout le monde connait), il y a les règles pragmatiques » et qu’« en usant des règles pragmatiques on peut parvenir à des résultats inattendus sans toucher aux normes ». « 2021, oui il y en a eu à la présidentielle » a -t-il révélé.
Il n’a pas manqué de faire savoir que « c’est au terme de cette même constitution révisée en 2019 qu’on a organisé les législatives de 2023 qui ont consacré l’entrée de l’opposition au parlement » Pour Nassirou Bako Arifari, « lorsque nous parlons aujourd’hui de la révision de la Constitution ; mon ami Hounsou a dit ‘’jamais, que cela ne tient,’’ . Ce qui est contesté est donc domestiqué et accepté. On ne touche plus. Donc ce qui est révisé en 2019, c’est bon ». L’ancien ministre des affaires étrangères a reconnu que dans la révision de 2019, il y a des choses qu’il faut revoir mais le timing pendant lequel on agite cette histoire d’une nouvelle révision de la Constitution n’est peut-être pas bonne.
« Ça peut se faire après » a -t-il déclaré avant d’ajouter : « Toujours est-il qu’on a un président qui est à son second et dernier mandat. En tout état de cause, il n’est pas question que dans ce pays un président envisagé le 3ème mandat En tout état de cause, il n’est pas question ni de rallonger ni de réduire un mandat présidentiel. » Pour lui, « nous devons rester légaliste et respecter la Constitution ». C’est donc selon lui, « le gage de la paix » et que pour avoir la paix, « c’est respecter la Constitution » et les lois de son pays et « ne pas provoquer de crise politique artificielle et aller chercher des sapeurs-pompiers ».