Cette année, la fête des tourtereaux coïncide avec le début du carême chrétien. Pourtant, cela n’émousse guère les ardeurs des multiples clubs de sexe qui pullulent dans Cotonou et ses environs. Bien au contraire…
Ces dernières années, beaucoup de béninois apprennent à connaître ces clubs sexuels qui ont pion sur rue dans les réseaux sociaux. Sur facebook, Tik Tok, il est de plus en plus fréquent de voir des publicités ou des appels au recrutement de ces clubs. Le marketing passe par des phrases souvent écrites avec beaucoup de fautes. « Nous sommes un groupe de belles filles. Nous sommes à votre disposition pour satisfaire vos plaisirs. Si vous êtes intéressés, laissez votre numéro », « Nous sommes un groupe d’hommes et de femmes sérieux réunis pour le plaisir sexuel. Si vous êtes intéressés, écrivez à l’administrateur », « Vous êtes seul, vous n’avez ni copine, ni femme, plus de soucis à se faire. Nous sommes un groupe de femmes à votre disposition pour vous satisfaire sexuellement. Pas de plaisantin »…sont autant d’appels et de publicités rencontrés sur les réseaux sociaux. Ces textes sont souvent accompagnés de photos qui montrent soit une partie intime ou excitante du corps d’une femme(les seins, les fesses…) ou celle d’une femme nue. Ce sont souvent des femmes, généralement des filles aguichantes mais de plus en plus de filles mères ou de jeunes femmes divorcées. Ayant pris l’habitude de se fréquenter ou de sortir ensemble, elles constituent un groupe de trois ou quatre filles qu’elles élargissent à d’autres amies. La plus courageuse ou influente est désignée comme responsable. C’est elle qui est l’administratrice et c’est par elle qu’il faut passer pour intégrer le groupe. Ces femmes intègrent des hommes par affinité après avoir payé un frais d’adhésion ou d’intégration qui varie en 2000F et 5000F. Puis une fois dans le groupe, il lui est loisible avec qui, il va faire ses parties de jambe en l’air. A chaque partie, il doit payer un montant à la fille ou parfois à la responsable. Dans certains groupes, ce montant est flexible et se négocie par le client. Chaque homme est libre de choisir la femme qu’il veut.
Regain d’activité
Depuis quelques jours, ces clubs sexuels se montrent plus actifs et plus entreprenants. Les liens publicitaires et les appels au recrutement de nouveaux membres ont repris avec acuité. « En une seule, j’ai reçu 9 invitations d’adhésion à des groupes de sexe », précise Fiacre un jeune habitant le quartier Agla. Quant à Kévin, il affirme qu’il a lui aussi reçu des messages sur Messenger l’invitant à entrer dans le même groupe et que ces différentes messages provenaient de différents profils de femmes qu’il avait comme amies. « Je ne savais qu’il y avait autant de bizzi girls sur facebook et dans mes amies. Depuis le 02 février, j’ai reçu plus de quinze invitations venant du même groupe avec chaque fois des numéros d’administratrices différents. A un moment, j’ai cru à une arnaque », rigole-t-il. Le 14 février, jour de la Saint Valentin, il y a souvent une forte demande des activités sexuelles et ces groupes de femmes ont certainement voulu profiter de cette aubaine pour gagner plus d’argent. Mais attention, des arnaqueurs peuvent en profiter pour escroquer des potentiels candidats à la recherche de « valentine » ou de plaisir sexuel ponctuel. Selon des témoignages, des faux profils sont créés par des arnaqueurs avec des photos de jolies filles et des offres de plaisirs sexuels ou de d’adhésion à des groupes de sexe afin de bénéficier gratuitement des services des filles membres. « Ce sont des faux trucs, moi je ne crois jamais. L’année dernière un ami à moi s’est fait escroqué pour un montant de 5000F par une fausse administratrice d’un groupe de sexe. Une fois qu’il a envoyé l’argent, il n’a jamais été ajouté à un groupe whatsapp et le numéro de cette administratrice n’a plus marché », expose un jeune de Porto Novo qui ajoute que la plupart des jolies femmes à moitié qu’on rencontre sur facebook sont majoritairement des faux profils créés pour escroquer.