Dans un post fait sur sa page Facebook ce samedi 30 décembre 2023, l’ancien Garde des Sceaux béninois, Valentin Djènontin Agossou, après avoir présenté ses vœux du nouvel an au peuple béninois, a un sévère réquisitoire sur la gestion du pays par le président Patrice Talon. Selon lui, « en 2016, le peuple béninois a commis une grave erreur dont les conséquences négatives vont impacter plusieurs générations ». C’est pour cela, il a invité « respectueusement chaque béninoise et chaque béninois de l’intérieur et de la Diaspora à répondre à l’appel du destin pour un Bénin qui nous honore ». Pour lui, « assez d’être des observateurs passifs remettant leur destin entre les mains des autres. Le relèvement du Bénin incombe à nous tous ».
(Lire un extrait de sa publication)
En 2016, le peuple béninois a commis une grave erreur dont les conséquences négatives vont impacter plusieurs générations.
– Dettes extérieures : explosion inégalée de l’endettement dépassant 6000 milliards en 7 ans sans contreparties conséquentes : pas un seul nouveau dispensaire, hôpital construit ; pas un seul amphithéâtre construit, pas une seule résidence universitaire construite, pas une seule nouvelle université créée ; pas un seul tribunal construit, pas une seule maison d’arrêt construite, pas un seul pont construit, pas un seul échangeur construit, pas un seul aéroport construit, etc. Au contraire, le régime a procédé à la fermeture de quelques universités, écoles et aéroport construits par le régime précédent avant son avènement.
– Education : pénurie d’enseignants dans les universités, lycées, collèges, écoles primaires ; insuffisance d’amphithéâtres, de salles de classe, de tables, de laboratoires, de bibliothèques.
– Diplomatie : fermeture imprudente et irrationnelle de certaines ambassades du Bénin à l’étranger ; crises ouvertes avec tous les pays voisins.
– Justice : instrumentalisation des juges avec des condamnations fantaisistes et de règlement de compte personnel.
– Défense et sécurité : progression du terrorisme et de l’extrémisme violent dans la partie septentrionale du pays.
– Emploi et main d’œuvre : clochardisation des travailleurs avec des contrats à durée déterminée à vie ; licenciement sur saut d’humeur avec indemnisation maximum de 9 mois de salaire comme droits quelle que soit la durée du travail de l’employé.
– Economie nationale : monopole des secteurs vitaux par le prince entouré de son clan, chômage des jeunes, mévente généralisée dans les marchés, cherté des produits de première nécessité, misère galopante.
– Politique : constitution, code électoral, charte des partis politiques : ils sont corrigés et révisés comme un cahier de devoirs de maison suivant le désir et le besoin ponctuel de Patrice TALON lors de chaque scrutin, conscient de son impopularité qui ne lui garantit pas de gagner une élection inclusive, ouverte, crédible et transparente; vassalisation de toutes les institutions de contre-pouvoir ; embrigadement des institutions et organes chargés des élections ; nomination aux postes électifs (assemblée nationale et municipalités) ; autocratie, répression.
– Médias : mise sous contrôle de la presse avec à la clé la fermeture de Soleil FM ; Sikka TV ; Béninoise TV, Golfe TV ; Etc.
– Sociétés d’Etat et Postes régaliens : liquidation et privatisation des sociétés d’Etat au profit du chef : les sociétés du ministère de l’Agriculture ; la SONACOP ; le CNCB ; la gestion des grandes sociétés d’état et les postes stratégiques de la République sont confiés à des expatriés, le pays étant déclaré un désert de compétence : SBEE, PAC, SONEB, ANIP, Douanes, etc. ;
– Pillage et détournements des fonds publics en milliards : DGI, ANATT, CNSS, SBEE, SONEB, PAC, CNLS, ORTB, Ministère Cadre de Vie, etc.
– Agriculture : réformes hasardeuses sur fond de chosification et de brimade des producteurs, chute libre de la production cotonnière.
– Trafic de Drogue : le Bénin est devenu la plaque tournante de la drogue avec plusieurs dossiers jusque dans les entrepôts des sociétés appartenant aux autorités ou leurs parents.
Face à ce tableau sombre, nous abordons l’année 2024 avec moins de sérénité puisque les gouvernants n’offrent aucune crédibilité. La gestion chaotique de l’économie et des relations de bon voisinage expose le pays à un avenir sombre.
A ce titre, pour inverser ce tableau, nous devons travailler avec foi et détermination à créer les conditions d’un Bénin nouveau.
J’invite respectueusement chaque béninoise et chaque béninois de l’intérieur et de la Diaspora à répondre à l’appel du destin pour un Bénin qui nous honore.
Allons conquérir notre dignité !
Rangeons nos égos et agendas individuels ;
Sauvons la patrie en danger !
Chaque citoyen doit se résoudre dans un élan de solidarité, d’abnégation, de sacrifice et de devoir à se battre aux côtés des forces progressistes pour redonner espoir au vaillant peuple béninois.
Assez d’être des observateurs passifs remettant leur destin entre les mains des autres. Le relèvement du Bénin incombe à nous tous.
