Il se développe depuis quelques temps partout sur le continent africain surtout en Afrique de l’Ouest un sentiment anti – Français . Reçu le dimanche 24 septembre 2023 sur l’émission « L’Invité » de la chaine de télévision en ligne ESAE TV, le Père Eric Aguénounon, philosophe politique , Ecrivain- Essayiste et spécialiste des Relations internationales s’est prononcé sur ce phénomène de sentiment anti-français et a dénoncé la complicité des dirigeants africains avec la France. Le spécialiste des relations internationales a, au début de ses propos, fait un préalable. Selon lui, «les responsabilités sont partagées». Il a laissé entendre qu’il ne pense pas que « la France arrive toute suite et se dirige vers une région minière, une région riche et commence par exploiter ».
L’écrivain – essayiste a souligné qu’ «il y a forcément un contrat basique » et surtout « avec notre propre complicité ». « Chacun est complice de cela » a-t-il lâché. C’est pour cela qu’il a soutenu que « les responsabilités sont partagées ». Il a déclaré que lui, il est souvent choqué que « plusieurs décennies après les indépendances, on dresse un bilan sur notre développement en indexant à 100% l’occident ». Selon le Père Eric Aguénounon, on a des responsabilités aussi car « on a manqué d’avoir des dirigeants patriotes » qui nous aiment et qui se sacrifient. Les dirigeants patriotiques selon lui « ont été livrés par leurs propres amis ».
« C’est pour vous dire à quel point nous-mêmes, nous sommes coupables et il faut que nous fassions notre examen de conscience» a-t-il affirmé avant d’ajouter qu’il faut que les Africains fassent une analyse introspective pour qu’ils puissent trouver les vraies raisons de ce qui leur arrive. D’autre part, le philosophe politique a indiqué que la France est également coupable « de ce qu’il nous arrive ». Selon le Père Aguénounon, « la politique française est basée sur la France-Afrique » qui est d’ « aller en Afrique et faire de ce qu’elle veut avec la complicité des présidents » qui a-t- il révélé a pour objectif de maintenir ces derniers au pouvoir pourvu qu’ ils défendent les intérêts de la Mère Patrie.
Changement brusque d’opinion de la population
Le philosophe politique a essayé de donner sa part de vérité au sujet de la population qui change brusquement d’opinion au sujet des hommes en uniforme qui ont aidé le pouvoir déchu à commettre des forfaits et qui applaudit ces derniers. « Dans nos pays, il y a toujours une population qui souffre » a-t-il indiqué. Pour lui, « les pouvoirs en place ont la chance de constituer autour d’eux des clans, des amis et de nouveaux riches ». Et que la classe moyenne élevée, selon l’Ecrivain –essayiste, «c’est la classe des hauts fonctionnaires », des chefs d’entreprise ou des cadres d’entreprise.
Mais il a fait savoir qu’ « il y a une grande partie de nos populations africaines qui vit au jour le jour et qui se bat pour avoir un repas par jour ». C’est ces dernières selon le Père Aguénounon qui sont marginalisées, rejetées et opprimées et « qui vivent la douleur d’un régime ». Il ne pense pas que celui qui est dans les girons du pouvoir va sentir la douleur d’un régime et ne va pas sentir qu’il souffre. Pour le spécialiste des relations internationales, cela peut être l’Etat le plus dictatorial, le plus oppressif et le plus répressif du monde, « les amis du pouvoir ne le sentiront pas du tout. Mais ce sera les opposants et les populations lambdas qui vont sentir. Et quand il y a coup de force, c’est eux qui vont jubiler d’abord ».