(Elles étaient obligées de payer des pots dans lesquels elles faisaient leur besoin et en même temps elles se servent de ces pots comme oreillers pour dormir la nuit)
La vie des détenus dans les maisons d’arrêts au Bénin ne sont pas reluisants. Dans la maison d’arrêt de Porto-Novo, les conditions d’incarcérations des détenus sont cruelles. C’est l’observation faite par des délégués d’Amnesty International Bénin après une descente dans cette maison d’arrêt. Que ce soit les détenus femme ou homme, ils se retrouvent dans le même panier.
À l’entrée de la capitale politique du Bénin, la situation des femmes de la maison d’arrêt de Porto-Novo et celle des hommes sont assez critiques. Ce constat a été fait par des délégués d’Amnesty International Bénin ayant fait une visite dans ces maisons d’arrêts. À la faveur d’un point de presse, les membres d’Amnesty International Bénin ont mis la lumière sur la situation des détenus. À en croire Glory Hossou, coordonnateur médias et surveillance des droits humains d’Amnesty International Bénin, les femmes de la maison d’arrêt de Porto-Novo vivent une situation inimaginable. « Quand les délégués d’Amnesty International étaient dans cette maison d’arrêt là, on a constaté que ces femmes n’avaient pas de toilette interne, ni de douche dans les bâtiments. Elles étaient obligées de payer des pots dans lesquels elles faisaient leur besoin et en même temps, elles se servent de ces pots comme oreillers pour dormir la nuit. Donc je vous laisse un peu imaginer le scénario que ces femmes endurent dans cette maison d’arrêt quand on sait qu’elles doivent être enfermées la nuit avec les risques de renversement de pots sur les codétenus », a fait savoir Glory Hossou.
Sur le cas des hommes, il estime que la situation est pareille. À en croire le coordonnateur, les hommes vivent péniblement dans cette maison d’arrêt de Porto-Novo. « Les hommes dans cette maison d’arrêt ne sont pas également bien lotis. Eux aussi dans leurs bâtiments, il n’y avait pas de toilette, ni de douche interne. Ils ont un grand tonneau qui est placé au centre du bâtiment qui recueille des urines et des matières fécales. Et dans cet environnement, il y a des gens qui dorment et qui conservent de la nourriture et d’autres qui dorment debout. Pire, certains dorment à même le sol sur le côté et si par malheur, vous vous réveillez la nuit pour uriner, c’est que vous allez perdre votre place », a laissé entendre le coordonnateur médias et surveillance des droits humains d’Amnesty International Bénin.
Une situation qui doit interpeller les autorités de la maison d’arrêt de Porto-Novo selon Amnesty International Bénin. Ils comptent poursuivre leur but de la défense des couches vulnérables et espèrent se faire entendre un jour à l’autre.
Gildas AHOGNI