« La démocratie béninoise ne respire pas.», tout le monde le sait. L’ancien président de la cour suprême Ousmane Batoko l’a dit haut et fort et Karim Goundi apporte les preuves de la ‘situation critique dans laquelle se trouve la démocratie béninoise sous le régime dit de la rupture. Secrétaire national adjoint à la jeunesse, aux sports et loisirs, Karim Goundi a été l’un des invités de l’émission télévisée de E-Télé de ce dimanche 03 Novembre 2024. Face à Jules Léandre Kitty soutien du régime Talon, Karim Goundi a, dans un speech fluide, en français facile et sans détour montré combien la démocratie béninoise souffre sous le poids des réformes du régimes du Président Patrice Talon. Des quitus fiscaux aux code électoral exclusif en passant par le certificat de conformité pour empêcher la compétition démocratique, la rupture a non seulement enrhumé la démocratie béninoise mais l’a surtout asphyxié depuis 2016. « La démocratie béninoise ne respire pas parce que toutes les vannes qui devraient lui permettre de respirer sont bouchées.», déclare-t-il. A ses mots, le président Patrice Talon est dans l’histoire du Bénin, le seul président depuis 1991 qui a pris le pouvoir et qui a eu trois ans de repos avant d’organiser une élection. Tous ses prédécesseurs n’ont eu seulement que quelques mois avant d’affronter cette réalité démocratique. Mais malgré ca, les premières élections qu’il a organisées à savoir, les législatives de 2019 ont été une véritable catastrophe, regrette Karim Goundi. « Le protocole additionnel de la Cedeao a clairement dit qu’il ne faut pas toucher au code électoral 6 mois avant les élections», rappelle-t-il. Mais en 2020 lors des élections locales et municipales, c’est en plein processus électoral que la loi a été touchée, pour permettre à la rupture de nommer les maires. «Conséquences, nous avons au Bénin aujourd’hui deux régimes de maires. Ceux qui sont élus et ceux qui sont n», souligne-t-il.
En 2021, le parti Les démocrates a été exclu des élections présidentielles. En 2023, les démocrates ont failli être une fois encore exclus. N’eut été la combativité et la ténacité des militants du parti et surtout des responsables de cette formation politique, le parlement serait encore monocolore. En 2021, les candidats des partis de l’opposition n’ont pas eu de parrains. Pire, ils ont été arrêtés et enfermés. Il y a eu des violences avec de nombreuses pertes en vie humaine. Ce que le Bénin n’a jamais connu depuis le renouveau démocratique, fait savoir Karim Goundi. Le code électoral voté en mars 2024, porte en lui de très graves gènes de crises que le gouvernement de la rupture refuse de reconnaître comme tel pour accepter dialoguer pour le bien de tous. Le président Ousmane Batoko a donc raison de dire que la démocratie béninoise ne respire pas. Elle est même étouffée.