L’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer et l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) a organisé le vendredi 13 septembre 2024 au Chant d’Oiseau-Cotonou la 9ème édition de l’atelier de Réflexion et formation de l’IAJP/CO dont le thème est : “La Famille et l’École à la croisée des chemins des valeurs citoyennes”. Cet atelier de réflexion et de formation a regroupé les étudiants des structures publiques et privées des universités du Bénin et des jeunes membres d’associations et organisations de jeunesse.
Lors de la cérémonie d’ouverture, la Représentante Résidente de la Fondation la Fondation Konrad Adenauer, Stéfanie Benkelmann a déclaré que ce thème de réflexion “revêt une importance cruciale dans cette époque où les mutations sociétales, économiques et technologiques redéfinissent constamment le contour de l’éducation et par extension les bases même de nos sociétés contemporaines”. Selon elle, “ce changement, bien que porteur d’opportunités, engendre également des défis complexes notamment en matière de transmission des valeurs citoyennes et d’héritage des valeurs républicaines”.
Aujourd’hui plus que jamais, dit-elle, “l’école ne peut plus être vue comme un seul sanctuaire de l’éducation. La famille en tant que cellule de base de la société est la pierre angulaire de la formation des futurs citoyens”. C’est pourquoi, la Représentante Résidente de la Fondation la Fondation Konrad Adenauer a souligné que “l’école et la famille doivent donc collaborer pour offrir aux jeunes générations une éducation holistique qui les préparent non seulement à être des acteurs économiques performants mais des citoyens responsables, patriotes et engagés pour le bien commun”. “ La Fondation Konrad Adenauer s’associe à cet atelier universitaire qui s’inscrit à ces perspectives en mettant l’accent sur l’éducation familiale des bases comme socle pour le développement des valeurs citoyennes” a indiqué Stéphanie Benkel.
“Nous avons tenu d’initier pour les jeunes un atelier de réflexion intitulé “ La famille et l’école à la croisée des chemins des valeurs citoyennes”. Cette réflexion porte les germes d’une consolidation familiale, ouverte sur une relation panafricaine beaucoup plus audacieuse, beaucoup plus réfléchie, beaucoup plus affermie loin de la propagande et loin de tout esprit extrémiste” a fait savoir le Père Eric Aguénounon, Directeur de l’IAJP. Quant au Recteur Honoraire de l’Université d’Abomey-Calavi, Maxime da Cruz représentant le Recteur de l’UAC, il a affirmé qu’“en tant que parents, nous avons le privilège d’éduquer les enfants” et “de se préoccuper davantage de leur donner une éducation en phase avec les réalités du milieu et les préoccupations d’aujourd’hui”.
Pour le Recteur Honoraire de l’Uac, “ si on veut éduquer les enfants aujourd’hui, c’est important d’asseoir cette éducation sereine sur un certain nombre de bases solides” et “c’est aussi important de contextualiser cette éducation là”. “ Je ne peux pas éduquer mes enfants comme mes parents m’ont éduqué” a -t- il a fait savoir avant d’ajouter : “Il y a un certain nombre de fondamentaux que nous devons asseoir tout cela”. Il a précisé qu’on doit enseigner et rappeler à nos enfants les valeurs telles que l’éthique, la morale, le sens des responsabilités, le respect des droits et devoirs “ dans un monde où le tout numérique perturbe chacun de nos nous”. Il a proposé que “nous devons travailler à davantage assumer la continuité entre la famille et ’l’école”.
Roger Coffi Anoumou, Évêque de Lokossa, président de la commission de l’enseignement catholique et de la Recherche au sein de la Conférence Épiscopale du Bénin (CEB), procédant à l’ouverture officielle de cet atelier a déclaré que sa présence de cet atelier “revêt deux vertus : la vertu du service de l’Église et la vertu du devoir de pasteur d’accompagner par la force de l’enseignement”. L’Évêque qu’il est, dit-il, “est d’abord enseignant et formateur et puis aujourd’hui le président de la Commission de l’Enseignement et de la recherche au sein de la Conférence 3piscopale du Bénin (CEB)”. “Personnellement, j’apprécie à sa juste valeur le thème général de cette rencontre de culture : “ La famille et l’école à la croisée des chemins des valeurs citoyennes”. Tout homme est pris dans une famille, dans un milieu social pour faire société, pour construire une société. Il y apprend, il découvre les valeurs fondamentales qui régissent la vie en société. Outre la famille, il y a l’école. Elle constitue aussi un lieu où sont réalisées la maturation et la formation de l’homme et de tout homme afin d’en faire un citoyen exemplaire” a expliqué l’Évêque de Lokossa avant d’ajouter : « Ce que réalisent ces deux entités peut se réunir sous le vocable de l’éducation. L éducation est sans doute l’un des piliers les plus importants de notre société. Car elle transcende les barrières familiales et s’étend jusqu’ au milieu estudiantin”.
Ainsi, pour le Président de la Commission de l’Enseignement catholique et de la recherche au sein de le CEB, “la question de l’éducation et précisément celle de l’éducation de base constitue le socle d’une vie épanouie en société”. Les deux entités famille et école, selon lui, “s’embrassent et se rejoignent pour donner sens et existence à une telle réalité”. La famille ; pour lui, est “ le premier lieu où chaque individu en rapport avec ses géniteurs acquiert les premières valeurs de la vie en société et puis l’école” et aussi “le second lieu de vie, lieu d’instruction, lieu de formation et de maturation”. “La famille et l’école se conjuguent pour jouer ce rôle de Co-éducateur pour chaque forme depuis les premiers moments de la vie. L’évidence de cette relation entre la famille et l’école est telle qu’elle ne peut être reléguée aux derniers rangs. Les deux devront favoriser la formation, l’éducation et l’esprit de créativité chez le citoyen en vue d’être un patriote exemplaire pouvant permettre à nos États d’émerger et de se construire” a-t-il conclu avant de lâcher : “ Un brassage authentique est donc nécessaire pour parvenir à l’objectif”.
Les enseignements des communications
Deux communications à savoir “Renforcer l’éducation familiale de base pour asseoir les valeurs citoyennes de développement “ et “ Valeurs éthiques et citoyennes : atouts intrinsèques d’insertion professionnelle des jeunes” ont été respectivement présentées par Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole et Secrétaire général adjoint du gouvernement et le Professeur Adolphe Kpatchavi, Professeur titulaire des universités en anthropologie de la santé. Dans les propos du porte-parole du gouvernement, il a conseillé aux jeunes qu’il faut s’imposer en soi la rigueur. Il leur a demandé d’être honnête, intègre et patriote. Il n’a pas manqué d’insister sur le fait que chacun doit apprendre à connaitre ses enfants. Quant au Professeur Adolphe Kpatchavi, il a déclaré que “ les diplômes ne suffisent pas pour être recrutés “. Pour lui, il faut y avoir entre autres certains principes et valeurs notamment le militantisme, la conviction, l’engagement, la discipline et l’organisation, la définition d’’objectif et d’idéal, la responsabilité, le respect de soi (la solidarité et l’esprit d’équipe, la persévérance et le courage, être au-dessus de la mêlée et véridique, la créativité, la sociabilité, l’humilité, la résilience, la loyauté, la sincérité et l’endurance. Il a martelé d’“arrêter les raccourcis et travailler aux valeurs morales”.
Par rapport au thème “L’employabilité des jeunes au Bénin : quelles portes de sortie ?” Développé par les panélistes, les jeunes ont été conviés à multiplier les formations et à ne pas rester figer dans un domaine, à avoir la capacité à vouloir garder un poste et la volonté d’apprendre; à être des agents multiformes . Cela selon eux, permet d’ouvrir des opportunités. Également, il leur est conseillé qu’il faut savoir revendre à travers une plateforme et à aller vers les secteurs porteurs.