Les manifestations spectaculaires des cultes des morts Yorubas, notamment les cérémonies égun-égun se font sur tout le territoire national. Mais l’on constate souvent des dérives où ces revenants créent des dommages et préjudices. Face à cette situation désastreuse pour les victimes, la Communauté Nationale des Dignitaires des Cultes des Morts Yorubas (Conadicumoyo) prend des décisions radicales à travers un communiqué officiel.
Désormais dans le département du littoral, les manifestations spectaculaires des Tam-tam des revenants égun-égun sont formellement interdites à titre définitif. La ville de Cotonou étant désigné comme un foyer d’anarchie, les pratiquants résidant dans cette ville devront rejoindre leurs collectivités familiales respectives pour toute manifestation des égoun-goun. Cette décision a été prise par la Communauté Nationale des Dignitaires des Cultes des Morts Yorubas (Conadicumoyo) à travers un communiqué officiel.
En effet, face à une recrudescence inquiétante de profanations, de désacralisations, et de violences autour des cultes ancestraux Yorubas, la Conadicumoyo a décidé de prendre ses responsabilités. Selon le communiqué, les manifestations spectaculaires des cultes des morts Yorubas, notamment les cérémonies Égun-egun, sont devenues le théâtre de désordres, ternissant l’image et le prestige de ces rituels ancestraux. Des actes de violence et même des pertes en vies humaines y sont enregistrés. Et pour remédier à cette situation, la Communauté Nationale des Dignitaires annonce la suspension immédiate de toutes les manifestations des cultes des morts Yorubas sur l’ensemble du territoire national, sauf celles initiées par l’État béninois. Celà leur permettra de conserver et préserver le caractère sacré de ces traditions et aussi de protéger leur patrimoine commun. Cette suspension restera en vigueur jusqu’à la mise en place de cellules de base et de comités exécutifs locaux dans les arrondissements, communes, et départements concernés.
Il faut souligner qu’à travers le même communiqué, la communauté dénonce également la prolifération des autels « Ojubo », souvent érigés dans des lieux inappropriés par des personnes étrangères à la tradition Nago-Yoruba, en complicité avec certains dignitaires avides d’argent. Pour mettre la lumière sur les vrais pratiquant, la communauté décide que les manifestations culturelles soient limitées strictement aux cadres familiaux. De même, il est interdit de façon définitive sur l’ensemble du territoire national la sortie des revenants porteurs de chicottes ou d’autres objets tranchant. La pratique des cultes Oro/Abikou est également interdite à Cotonou.
Gildas AHOGNI