A moins de deux ans des prochaines élections générales, l’opposition béninoise commence à affûter ses armes. Et face à un pouvoir aussi asphyxiant, unir toutes les forces de l’opposition devient une priorité, voire une urgence qui n’échappe pas à la perspicacité du président Boni Yayi déjà engagé sur ce chantier
Balkanisée, effritée en fractions, minée par les querelles intestines et les guerres de clan, l’opposition béninoise est encore loin de retrouver une organisation unique et homogène, une vision claire et une coordination parfaite de ses actions. Dans un article précédent intitulée « Opposition béninoise : un monstre à huit têtes », on présentait une situation préoccupante d’effritement des forces politiques de l’opposition avec sept organisations et des figures de proue qui fonctionnement de façon isolée et qui posent des actes à grand impact politique. Tous ont un seul objectif : œuvrer pour l’alternance au sommet de l’Etat en 2026. Il s’agit là d’immenses défis qui ne peuvent être réalisés sans un minimum d’organisations, d’actions et de stratégies. Ceci devrait passer par un grand chantier incontournable qui doit prendre fin en 2025. Il s’agit du chantier de l’unification de l’opposition. Il est presque évident que divisée entre elle et contre elle l’opposition béninoise est presque condamnée à l’échec. La cacophonie des ambitions et les sons discordants de tam-tam pourraient dérouter ou même embrouiller les électeurs qui vont au finish faire le mauvais choix. Les risques d’émiettement de voix et de torpillage interne sont donc inévitables dans ce cas. Il faut donc se pencher sur ce chantier qui ne manque de challenges et qui apparait délicat dans la mesure où son échec peut avoir un effet boomerang inquiétant sur l’avenir de l’opposition. Il faut donc trouver un bon timing, la bonne forme de réunification, le cadre épanouissant pour les partis et surtout trouver la bonne personne qui puisse rassurer les uns et les autres, conduire les pourparlers, polir les divergences et arriver à concilier les positions les plus tranchées comme celles du ministre Candide Azannaï qui a toujours affirmé être opposé à Patrice Talon sans être membre de l’opposition mais de la résistance. Idem pour les positions des partis comme les FCBE qui ont longtemps eu des relations froides avec les Démocrates. Il va falloir ramener « Génération Aïvo » à de meilleurs sentiments après le crash autour de la visite du professeur Aïvo en mars dernier. Il faut enfin revoir la forme de collaboration qu’il faut développer avec quelques figures de proue très actives à l’exil.
Face à l’enjeu et à la délicatesse du sujet, le président Boni Yayi semble être la personne la plus indiquée. Aussi préoccupé par la victoire de l’opposition, il a déjà pris son bâton de pèlerin et a entamé les premières rencontres avec quelques leaders de parti politique. Avec son charisme, il pourra concilier les divergences et de mettre toutes les forces dans une grande organisation qui puisse faire mouche.