La situation du centre de santé de Kouandata dans la commune de Natitingou laisse actuellement à désirer. Cet hôpital public manque d’eau pour fonctionner. L’état de délabrement avancé de ses locaux expose aussi le personnel et les malades aux intempéries et à divers autres problèmes.
Créé au cours des années 1980, le centre de santé de Kouandata n’est désormais que l’ombre de lui-même. L’hôpital censé accueilli les malades de cet arrondissement situé à des dizaines de kilomètres du centre-ville de la commune est en état de décrépitude avancé. Ce qui rend difficile les activités en son sein.
Une toiture et des murs en très mauvais état
Les murs de l’infrastructure du centre de santé de Kouandata sont lézardés tandis que le sol de l’infrastructure est fissuré. Les agents et les patients cohabitent également avec les chauves-souris qui ont érigé leurs nids dans l’hôpital. En outre, la toiture de l’édifice est trouée de part et d’autre. Ainsi, les salles d’accueil, de consultation et même de conservation des médicaments et autres produits médicaux sont inondées à la moindre pluie. « Récemment, le major a dû demander mon assistance pour demander eaux et forêts l’autorisation de couper un arbre proche du centre santé afin de fabriquer des étagères sur lesquels ranger les médicaments que l’hôpital reçoit. Sinon avant les médicaments restaient par terre. » explique Roméo Nata, chef de l’arrondissement de Kouandata.
Les usagers obligés d’aller chercher de l’eau hors du centre
En dehors de tout ceci, l’hôpital ne dispose pas d’eau courante pour son fonctionnement. Selon les témoignages, il y avait une pompe à motricité humaine, mais cette dernière est tombée en panne. A la suite de cela, l’Unicef a également fait construit un forage dans le centre pour régler le problème d’eau. Malheureusement, l’ouvrage n’a fonctionné qu’un laps de temps. « Lorsqu’un malade vient, on est obligé de l’envoyer chercher de l’eau ailleurs. Le personnel est aussi obligé de prendre des bidons pour aller puiser de l’eau à des centaines de mètres pour se laver les mains et pour ses diverses activités nécessitant l’eau. Ce qui n’est pas normal. », déplore le Chef de l’arrondissement.
Pour Roméo Nata, le centre de santé est dans cet état de délabrement depuis plusieurs années. Cependant, un hôpital ne saurait fonctionner dans de telles conditions. Les pluies risquent de s’intensifier d’ici les semaines à venir. Les agents de l’hôpital et les patients ne pourront pas rester dans l’eau pour les soins. Pour lui, il faut refaire complètement la toiture du centre de santé et également réfectionner le sol et les murs. En outre, il est de même nécessaire de prévoir le minimum d’infrastructure pour la conservation des médicaments.
Les autorités et les bonnes volontés sollicitées
Roméo Nata lance alors un appel au conseil communal ainsi qu’à toutes les structures et institutions en mesure d’apporter une quelconque aide dans cette situation. « L’arrondissement n’a aucune autonomie financière. Donc, nous n’avons pas la possibilité de réunir les fonds pour réhabiliter le centre de santé. C’est le cri d’alarme des populations de Kouandata que je suis en train d’exprimer à tous ceux qui peuvent nous aider promptement pour que nous puissions trouver une solution à la situation de notre centre de santé. Je m’adresse aussi bien au conseil communal à travers monsieur le maire et la secrétaire exécutive qui est aujourd’hui celle qui pilote le budget de notre commune. Si rien n’est fait pour le centre de santé de Kouandata, on sera obligé de le fermer parce que les agents ne peuvent pas travailler dans l’eau. », a expliqué le CA.
Le cri de cœur reste le même au niveau du personnel de l’hôpital. Les agents appellent également les autorités ainsi que toutes les bonnes volontés à les aider améliorer leurs conditions de travail. « Les conditions de travail au niveau de notre formation sanitaire ne sont pas du tout faciles à cause de l’état de nos locaux. J’exhorte les autorités à trouver les solutions pour que les conditions de vie et de travail s’améliorent au sein du centre de santé. » adéclaré Fabrice Agbozognigbé, chef poste de santé de Kouandata.
Un personnel déterminé malgré tout
En attendant qu’une solution soit trouvée à leur situation, les agents de l’hôpital poursuivent leur travail avec abnégation. « A la guerre comme à la guerre. On ne peut pas laisser la population sans les soins. On est obligé de mettre les bouchées doubles pour pouvoir satisfaire les populations. », a souligné l’agent.
Il faut noter que le centre de santé de Kouandata est censé accueilli les malades de l’arrondissement de Kouandata et des localités environnantes telles que Tchoumi-Tchoumi et Perma. Il est situé à des kilomètres du centre-ville de la commune de Natitingou. Son non-fonctionnement aura ainsi de grandes répercussions sur les populations. Ces dernières seront obligées de parcourir plusieurs kilomètres sur des voies difficilement praticables pour aller se faire soigner. Ce qui s’avère un véritable calvaire.
Chimène Atrokpo
Quelques images de ce centre de santé qui doivent interpeler la conscience des autorités de notre pays