Le gouvernement a réagi suite à la décision d’interdiction du trafic sur le fleuve Niger. Une décision prise alors que Niamey continue de maintenir sa frontière terrestre fermée.
La décision avait suscité des tollés et semblait augurer un avenir sombre pour les populations du Niger et du Bénin. Puisque, malgré la tension existante entre les deux pays, le passage fluvial servait encore de recours aux transports des personnes et des biens. Mais à en croire les explications du porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, la décision est bien mûrie par les autorités béninoises et doit être considérée comme une mesure de prévention contre les éventuels incidents qui découleraient de ce trafic fluvial. «Nous avons ouvert la frontière. Les autres disent que la frontière est fermée. Le trafic normal, qui doit se faire par le pont, est dérouté vers le fleuve avec des embarcations que personne ne contrôle. Et si demain vous avez une embarcation qui chavire avec 100 ou 200 personnes dedans, c’est le Bénin qui est au cœur de l’actualité parce qu’on va dire qu’ils sont passés par Malanville, ils ont pris la barque pour aller de l’autre côté. Nous, on ne veut pas que le Bénin soit au cœur de l’actualité internationale aussi négativement», a-t-il expliqué
Pour l’ancien Journaliste, «c’est une question de logique. La frontière est fermée. Le fleuve frontière, est-ce qu’il doit être ouvert ? », s’est-il interrogé avant d’ajouter que «ceux qui disent que la frontière est fermée peuvent considérer que nous, en favorisant le trafic par le fleuve du Bénin vers leur pays, peuvent encore trouver toute raison demain pour dire qu’on envoie des agresseurs chez eux par le fleuve, quand bien même ce sont leurs compatriotes essentiellement qui passent par là. Donc, c’est une question de pure logique ».
Dans le même temps, Léandre Houngbédji fait remarquer l’esprit de solidarité du Bénin. «On a travaillé diligemment à ouvrir un poste-frontière à Segbana avec le Nigéria. Et on sait que tout ce qui passe par là, une partie va au Niger et une partie reste au Nigéria », pour signifier que le Bénin «n’est pas méchant ».
Ignace TOSSOU