Face à la détention jugée arbitraire de Fiacre Dessou, cadre de la CSTB, l’Organisation pour la Défense des droits de l’homme et des peuples (ODHP), est sorti du mutisme. Dans un communiqué de presse rendu public ce lundi 20 mai 2024, elle a dénoncé l’enlèvement et la détention de Fiacre Dessou en exigeant sa remise en liberté immédiate, sans conditions et dans toute son intégrité.
Dans son communiqué, l’organisation pour la Défense des droits de l’homme et des peuples a d’entrée établi les circonstances dans lesquelles, le Secrétaire Général de l’Association des Acteurs du Relevage du Bénin (ASSAR-BENIN) et
membre du CCN (Bureau) de la CSTB, Fiacre Dessou a été arrêté. Lesquelles circonstances d’arrestations sont «propres aux régimes dictatoriaux»
Rappelant les faits, L’ODHP fait remarquer dans son communiqué que «les agents de police n’auraient pas décliné leur identité ni indiqué à l’intéressé ni à ses parents, où ils emmenaient le paisible citoyen qu’ils sont allés appréhender à son domicile au petit matin. Une méthode propre aux régimes dictatoriaux. Il a fallu que l’avocat commis par la CSTB aille aux recherches pour savoir qu’il était conduit à la Direction de la police judiciaire à Agblangandan dans la Commune de Sèmè-Kpodji». Une pratique qui prouve qu’ «on a affaire à une nouvelle arrestation arbitraire». Par ailleurs, «elle rentre dans la série des dérives dictatoriales de répression judiciaire depuis la répression arbitraire de la marche du 1er Mai 2024, appelée par la CSTB à l’occasion de la fête internationale du travail», clarifie t-elle.
L’ODHP a saisi l’occasion pour revenir sur la condamnation des 20 manifestants arrêtés à l’occasion de cette marche. En effet, dénonçant les motifs d’arrestations évoqués par «des juges ordres avec à leur tête le Procureur de la République Jules AHOGA», l’organisation s’est insurgée contre la pratique qui consiste à «maintenir ces prévenus sous torture (garde à vue prolongée) pour les soumettre contre leur gré à des tests d’urine après imposition d’aliment dont eux et les policiers de garde seuls ont le secret».
Au regard de cette situation, l’ODPH s’est inquiétée du sort réservé à Fiacre Dessou, en appelant à «sa remise en liberté immédiate, sans conditions et dans toute son intégrité physique et morale».
Rappelons que Fiacre Dessou est actuellement en garde à vue prolongée. Il est gardé à la Brigade économique et financière (Bef) et est poursuivi pour « attroupement ». Selon son conseil, il devrait être présenté au procureur ce lundi.
Ignace Tossou