Une faille structurelle profonde dans la gouvernance de nos clubs dits professionnels. La création des sociétés sportives, la nomination de directeurs sportifs ou encore l’implication des entreprises étatiques ne suffisent pas si cela ne s’accompagne pas d’un respect rigoureux des exigences de la Confédération africaine de football. Beaucoup de clubs préfèrent enjoliver leur fonctionnement en surface tout en s’appuyant discrètement sur la Fédération pour combler leurs insuffisances. Il est plus facile de faire croire qu’on a tout mis en place que de réellement construire un club avec toutes les catégories requises, un encadrement qualifié et une organisation administrative solide. On avance à coups de dérogations et d’exceptions au lieu de bâtir une réalité conforme aux standards.
SONEB Dadjè FC, malgré son statut particulier, n’échappe pas à ce modèle bancal. Le club dispose désormais d’un cadre administratif censé professionnaliser sa gestion, mais se retrouve, à quelques jours du délai, dans le flou le plus total sur les questions administratives de base. Ce retard montre une absence de planification, un manque de projection, mais surtout une non-capitalisation de l’expérience précédente. La participation à une compétition continentale demande plus qu’un simple élan d’euphorie ou une longue célébration après son titre de champion ou un chèque brandi pour l’ensemble de l’équipe devant les médias. Elle exige rigueur, anticipation, conformité aux normes de la CAF. Le cas Dadjè devient ainsi le révélateur d’un problème plus général. On ne peut pas espérer l’excellence sans en adopter la discipline. L’adhésion aux réformes ne peut pas rester théorique. Si un club adossé à une société comme la SONEB n’arrive pas à sécuriser les moyens humains et financiers pour honorer une compétition aussi importante, cela soulève des questions sérieuses sur la gestion et les priorités de l’ensemble du projet sportif.
Hugues Zinsou Zounon.