Les élections législatives s’approchent à grands pas. Dans les états-majors des partis politiques, c’est le moment de la stratégie et des choix des prospections de candidats. Alors que les deux grands partis politiques de la majorité présidentielle cherchent les voies et moyens pour maximiser leurs chances de franchir la barrière des 20% imposée par le Code Electoral, l’opposition semble, elle, malheureusement aller en rangs dispersés.
Une, deux ou trois ? Difficile de dire à l’étape actuelle le nombre de listes que présentera l’opposition aux prochaines élections générales. Si pour la présidentielle, on sait avec certitude, qu’elle ne pourra présenter qu’un seul duo de candidats, pour les communales et les législatives, il est difficile de dire combien de listes présentera cette opposition à Patrice Talon. On sait tout au moins que le parti Forces Cauris pour un Bénin Emergent(FCBE), l’ancien parti chipé au président Boni Yayi et dirigé par ses anciens collaborateurs se présentera seul à ces élections, advienne que pourra. Les dirigeants de ce parti ont affiché tout le temps leurs adversités face à leurs camarades des Démocrates qu’il n’est plus envisageable un accord de législature entre les deux. Le reste de l’opposition a réuni tout de même à se mettre ensemble en créant le 10 novembre 2024 le cadre de concertation de l’opposition. Et depuis ce temps, cette coalisation a donné bonne impression en fédérant tous les autres partis de l’opposition. Il s’agit du Grand Rassemblement pour la République(GSR) d’Antoine Guédou, du Mouvement Pour la Libération(MPL) d’Expérience Tèbè et de la Nouvelle Force Nationale(NFN) d’Apollinaire Avognon. Daniel Edah, homme politique et candidat à l’élection présidentielle de 2016 rejoindra le Cadre un peu plus tard. Pendant plusieurs mois, on a vu ses leaders de l’opposition apparaître en toute intelligence lors des différentes sorties médiatiques que cette coalition organisait.
Le « ni, ni » de la 3è voix
Seulement, cette cohésion apparente affichée par ces partis de l’opposition risque d’éroder avec les velléités de certains membres. Ceux-ci, bien que membres du Cadre de Concertation, ont décidé de s’engager dans une autre coalition de partis, non pas forcément de l’opposition mais au moins opposés à la gouvernance de Patrice Talon. Il s’agit du Bloc de la 3è voix. Porté sur les fonds baptismaux le 25 juillet dernier, cette coalition de partis entend donner le blanc seing ni à Patrice Talon, ni à Boni Yayi. « La Troisième Voix n’est ni une opposition de circonstance, ni un prolongement caché de l’un des deux blocs dominants. Elle est un mouvement de renouveau, une voix différente, portée par des femmes et des hommes de divers horizons, unis par une même volonté : Replacer l’intérêt général au cœur de l’action politique », avait clarifié Jean- Baptiste Hounguè, l’un de ses fondateurs. Mais un détail intrigue dans la composition de cette nouvelle coalition. Il s’agit de la présence de la NFNA . Ce parti est membre fondateur du Cadre de Concertation de l’Opposition et son président Appolinaire Avognon en est, un des chantres les plus attitrés. Sauf que depuis quelques jours, rapportent des sources concordantes, l’homme à la barbe drue, aurait fait des doléances qui sont restées sans réponses au sein du Cadre de Concertation de l’Opposition. Il aurait souhaité, rapportent toujours les mêmes sources, que la question des positionnements sur les listes des élections communales et législatives. Il serait allé plus loin, en disant son souhait de voir le parti de la flamme faire des concessions aux autres partis satellites qui l’accompagnent au sein de l’opposition sur les listes des prochaines élections. Il n’aurait d’ailleurs pas caché son ambition de devenir l’édile de l’Hôtel de ville de Cotonou, poste fortement convoité au sein de l’opposition dont certains caciques des Démocrates en sont des candidats sérieux. C’est donc face au silence des responsables de l’opposition et surtout du parti Les Démocrates que le président du parti NFN décide de créer un autre bloc afin de prospecter les possibilités de se présenter aux élections communales et législatives. La NFN se retrouve ainsi nager entre deux eaux. A la fois dans le Cadre de concertation de l’opposition que dans le bloc de la 3è voix. Une posture indécente pour ce jeune qui contribue ainsi à la fragmentation d’une opposition. Appolinaire Avognon qui devrait normalement ramener toutes ces formations politiques au sein du Cadre de concertation de l’opposition dont il est un des fondateurs se voit obligé de les maintenir ailleurs dans une nouvelle coalition qui prône la 3è voix. Il s’agit d’une option égoïste et risquée dans un contexte politique fortement assez délétère où chaque camp se bat pour retrouver l’unité afin d’éviter de tomber les nombreux dédales de la loi électorale.