A travers la directive n°16/Hdp/Up-R/2025 du 25 août 2025 et signée par Gérard GBENONCHI, la Haute direction politique du parti Union Progressiste le Renouveau a annoncé une suspension provisoire des adhésions en provenance du Bloc Républicain. Si certains y voient une mesure salutaire visant à mettre fin à la transhumance politique, pour d’autres, cette décision laisse voir le profond malaise qui secoue les deux grands partis de la mouvance présidentielle à quelques mois des élections générales de 2026.
Qu’est ce qui a bien pu pousser les responsables de l’Union Progressiste le Renouveau à pondre ce document mettant de façon provisoire fin à toute adhésion de membre exerçant un mandat électif ou assumant une fonction prépondérante au sein des instances dirigeantes du Bloc Républicain (BR) vers l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R)? Selon la note et pour des avertis politiques, cette directive vise à préserver la discipline de la mouvance présidentielle, la stabilité de la majorité et le respect des équilibres internes en cette période préparatoire aux échéances électorales. Néanmoins, au-delà de ce motif qui ne surprend guère, cette directive donnée par la Haute direction politique de la formation politique présidée par Joseph Djogbénou cache bien d’autres choses et ne fait que mettre en lumière la profonde crise qui secoue ces deux partis siamois de la mouvance présidentielle. Malgré la réforme du système partisan, la danse des gamètes est toujours une réalité sous l’action impuissante du patron de la mouvance présidentielle, Patrice Talon.
Par ailleurs, ce communiqué est une manière pour l’Union progressiste le Renouveau de montrer que c’est le Bloc républicain qui enregistre beaucoup de démissions, ce qui n’est vraiment pas le cas quand on observe le nombre de membres qui ont récemment quitté le parti de Joseph Djogbénou au profit de la formation de l’opposition Les Démocrates dirigée par Yayi Boni. Mieux, en réalité c’est l’Union progressiste le Renouveau qui est le grand gagnant à travers cette communication, car c’est une manière pour le parti du baobab de forcer la main au Bloc républicain afin d’avoir des accords de gouvernance et de proposer un candidat unique pour la présidentielle étant donné que Joseph Djogbénou est dans une démarche de ratisser large au sein de son parti et des autres formations politiques et sachant que Abdoulaye Bio Tchané n’est plus éligible pour accéder au fauteuil présidentiel. De la mémoire de beaucoup d’acteurs de la scène politique, c’est la première fois depuis l’ère du renouveau démocratique qu’un parti politique se refuse l’adhésion de nouveaux membres surtout en ces périodes électorales au cours desquelles les voix de chaque membre adhérent pèsent dans la balance pour être majoritaire dans les urnes. Pour finir, le thème provisoire démontre l’intention non-définitive de l’Union progressiste le Renouveau de finir avec la transhumance politique. Elle pourrait donc reprendre après la levée de la mesure notamment au terme des élections générales.
Mohamed Yèkini