A quelques mois des prochaines élections générales, l’opinion nationale a les yeux rivés sur la présidentielle qui s’annonce fortement discutée. Mais dans les partis de la mouvance, un autre dossier préoccupe. Il s’agit des élections législatives avec son lot d’impondérables. Selon plusieurs sources, les critères de positionnement sur les listes opposent des leaders du parti et le chef de l’Etat.
Qui positionner sur la liste des partis UP-R et BR pour les prochaines élections législatives ? La réponse à cette question divise au sein de ces partis de la majorité présidentielle. Alors qu’on s’approche inexorablement de ces élections, chaque parti doit se plier en deux pour présenter des listes dans les vingt quatre circonscriptions électorales. Un travail titanesque qui demande aussi bien du temps que de la stratégie. Et c’est à ce niveau que les ambitions semblent s’entrechoquer. Faut-il rajeunir les listes en y introduisant beaucoup de jeunes qui ont montré leurs efficacités sur le terrain de mobilisation et de la défense des idéaux du parti ? Faut-il maintenir tous ces vieux briscards députés carriéristes et auréolés de leurs statuts de parrains pour l’élection présidentielle ? Ou faudrait-on enfin faire un maillage vieux-jeune afin de contenter tout le monde ? Devant ces trois options, il y a un choix à faire et c’est ce niveau que les uns et les autres n’accordent pas leurs violons. Déçus par les positionnements de 2023, beaucoup de jeunes avaient dû prendre leur mal en patience, attendant 2026 pour bénéficier des fruits de leurs efforts politiques. Dans les partis politiques, leurs silences grondent plus forts que leurs protestations. Il faudra leur dire quelque chose pour les retenir cette fois-ci et ne pas les pousser sur le chemin de la transhumance. On le sait très bien, chacun de ces deux partis subit de pleins fouets des vagues de démission. Face à cette situation les partis ont recouru une fois à l’arbitrage du chef de l’Etat.
Alternance parlementaire
Le chef de l’Etat qui a prévu l’orage qui s’annonce a échangé avec quelques faucons des partis concernés et leur aurait fait part de sa proposition. Selon des sources concordantes, Patrice Talon aurait proposé le rajeunissement des deux listes avec le positionnement de jeunes militants méritants mélangés avec quelques personnes expérimentées actuellement députés. Qui donc remplacer ? Il aurait souhaité la mise à la retraite politique des députés ayant totalisé 3 à 4 législatures. Il s’agit d’ailleurs d’une proposition à laquelle il est accroché et qu’il avait d’ailleurs brandi en 2023 avant de se raviser après de nombreux plaidoyers des concernés. Mais la dernière réforme constitutionnelle a retenu le principe de l’alternance parlementaire en limitant les mandats des députés à trois contre les mandats à vie qui avaient cours. Une telle option consacre donc la retraite forcée de vétérans comme Louis Vlavonou, actuel président de l’Assemblée, de Issa Salifou, d’Edmond Agoua, d’Augustin Ahouanvoebla, Barthelemy Kassa, Aké Natondé et bien d’autres. Ceux-ci ne l’entendent pas de cette oreille. Argument brandi au chef de l’Etat : La réforme constitutionnelle de 2019 avait stipulé que les députés pouvaient effectuer trois mandats à partir de l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution. Ils auraient aussi parlé de la stabilité et de la survie des partis au-delà de Patrice Talon et pour cela, il faudrait y garder certains anciens. Contrarié, le Président de la République aurait suspendu les négociations, le temps de revenir de ses congés pour poursuivre les discussions et proposer la conduite à tenir. (A suivre)