Depuis deux ans, la scène politique béninoise enregistre un phénomène qui sort de l’ordinaire. La ruée de grands militants des partis politiques de la mouvance vers l’opposition notamment le parti Les Démocrates soulève autant d’étonnements que d’inquiétudes quant aux positionnements sur les listes à cette veille des municipales, communales et législatives de 2026.
De mémoire de journaliste, c’est plutôt les partis de la mouvance présidentielle, les partis au pouvoir qui enregistrent de nouveaux adhérents contrairement à ce qui s’observent depuis pratiquement 2 ans au Bénin. Il n’y a de semaine où des militants du Bloc Républicain (BR) ou de l’Union Progressiste le Renouveau (Up-r) ne claquent la porte pour rejoindre le parti de ‘l’opposition Les Démocrates . Des chefs d’arrondissements, des responsables aux niveaux circonscription, départemental, communal, arrondissement et même village du Br ou de l’Up-r, des militants pas des moindres démissionnent et atterrissent chez les sociétaires de Boni Yayi qui savourent l’élargissement et l’enracinement de leur formation politique à la base. Seulement, il se pose un gros problème pour les démocrates qui risquent de tout perdre s’ils ratent la gestion des ralliements enregistrées. Qui sont ceux qui vont réellement aux élections ?
En effet, depuis 2020 qu’à été créé le parti présidé par le docteur Boni Yayi, la seule élection qui a connu la participation du parti à été celle de 2023 qui a permis au parti d’avoir 28 députés à l’Assemblée Nationale. Actuellement, beaucoup de militants LD nourrissent l’ambition de participer aux prochaines élections municipales, communales ou législatives. Certains ayant déjà siégé ou qui siègent encore ont pris goût et souhaitent sans doute revenir. Ceux qui n’ont pas pu se faire élire en 2023 ont soif de l’être cette fois-ci et ceux qui n’ont pas pu faire l’expérience en 2023 se bousculent au portillon pour porter le flambeau de leur parti et se faire élire aux municipales, communales ou législatives en 2026. De plus, ceux se rallient depuis quelques mois aux LD ne le font certainement pas pour une simple formalité d’appartenance à un parti qui a le vent en poudre. Ils ont à n’en point douter, l’ambition de participer aussi à ces élections et cette fois-ci sous la bannière des démocrates. Au total, beaucoup d’ambitions pour très peu de possibilités de positionnements sur une liste qui a toute les chances d’obtenir l’approbation populaire. Et c’est là l’épreuve que devra affronter les responsables du parti à tous les niveaux sans exception avec bien sûr, l’arbitrage de Boni Yayi.
Comment gérer les positionnements sur les listes ? Qui positionner pour recueillir l’adhésion populaire ? Les nouveaux venus au détriment de ceux qui sont là depuis longtemps ? Qui sacrifier pour qui et au nom de quels critères ? L’enjeu est si grand qu’il est un véritable casse-tète chinois pour les démocrates de décider qui va ou qui ne va pas à ces élections. Si le coaching est raté, le parti donne carte blanche aux partis de la mouvance qui vont rafler toutes les voix excluant du fait le parti de la scène politique pour des années et cela pourrait signer l’arrêt de mort du parti dont les militants pourraient aller se chercher ailleurs. Si le coaching réussit, ce qui est un grand défi pour le parti, les démocrates sortiront grandis et très forts pour régner, probablement, au-delà des 10 prochaines années. La victoire à la présidentielle dépend, au bas mot, en grande partie de la victoire aux élections municipales, communes et législatives. Mais il faut absolument pour les démocrates une bonne gestion des ralliements et surtout des positionnements.