Comment améliorer la qualité et la sécurité des soins dans les hôpitaux du Bénin ? La réponse passe aussi par la stérilisation. Un sujet discret mais stratégique qui a réuni le jeudi 21 août 2025, au Centre Henri Vignondé de Lokossa, directeurs d’hôpitaux, responsables des marchés publics et financiers de plusieurs établissements sanitaires du sud Bénin.
La rencontre, organisée par l’Association Béninoise de Stérilisation Hospitalière (ABSH) en partenariat avec la Direction des Établissements Hospitaliers (DEH/DGMHED) et avec le soutien financier de BEREC Sarl, a mis l’accent sur un duo indissociable : leadership managérial et place de la stérilisation dans la gouvernance hospitalière.
La présidente de l’ABSH, Josiane Koladé Adjagba, a ouvert les travaux en rappelant que « la stérilisation reste le maillon silencieux de la sécurité hospitalière ». Dans son intervention notamment à l’endroit des managers, elle appelle à placer la stérilisation au cœur de la gouvernance hospitalière, non comme une obligation technique, mais comme une vision stratégique et un choix audacieux pour garantir des soins sûrs et de qualité. Elle a été suivie de Chimène Dénondé, responsable commerciale de BEREC Sarl, qui a réaffirmé l’engagement du secteur privé aux côtés des structures de santé. Le Dr Tokpanou Koudjo, Directeur des Établissements Hospitaliers, a quant à lui insisté sur l’importance du leadership des managers. Enfin, c’est le Dr Étienne Hounkonnou, Directeur Départemental de la Santé du Mono, qui a donné le ton en lançant officiellement la formation et en exhortant les participants à « sortir d’ici avec des résolutions concrètes et durables ».
Trois communications ont été présentées aux participants dans l’espoir qu’ils fassent de la stérilisation une option stratégique dans la gouvernance hospitalière. La première communication intitulée « leadership en stérilisation » a été animée par le DEH. Cette session a plongé les participants au cœur des réalités quotidiennes des hôpitaux : conflits de personnel, délégation des tâches, responsabilisation des agents. À travers des études de cas pratiques, les managers ont mesuré l’impact direct de leurs choix sur la qualité des soins et la gestion des intrants essentiels.
Dans une intervention très attendue, Mme Adjagba a replacé la qualité en stérilisation au cœur de la gouvernance hospitalière avec sa communication : Place de la stérilisation des Dispositifs Médicaux Réutilisables dans la gouvernance hospitalière pour les soins de qualité et la sécurité des soins. Elle a souligné que cette activité, « souvent perçue comme peu valorisante, relève pourtant de l’obligation de résultat ».
Elle a rappelé que :
- chaque instrument stérilisé est une promesse de sécurité,
- chaque négligence représente un risque invisible.
Pour y parvenir, elle a plaidé pour une centralisation de l’unité de stérilisation, du personnel qualifié, des équipements modernes, de la nomination d’un responsable qualifié, de la traçabilité, des emballages adéquats, des détergents désinfectants recommandés, les tests d’assurance qualité, procédures et protocole et surtout un budget adéquat.
La troisième communication a permis de montrer aux participants les tests de Bowie-Dick, les indicateurs chimiques, les gaines, les conteneurs de stérilisation, les papiers crêpés (à usage unique), les textiles réutilisables, et les thermosoudeuses. Autant d’éléments indispensables pour garantir la traçabilité et la reproductibilité des procédures, gages de sécurité pour les patients. Ce fut également une occasion pour madame Chimène Dénondé, Responsable commerciale de Berec Sarl de recommander certains équipements de pointe en stérilisation aux managers des formations sanitaires.
La journée s’est conclue dans une atmosphère conviviale, immortalisée par une photo de famille. Les participants, conscients des enjeux, ont pris l’engagement de donner à la stérilisation la place qu’elle mérite dans leurs hôpitaux.
Un message fort ressort de Lokossa : la gouvernance hospitalière ne peut ignorer la stérilisation. Derrière chaque instrument stérile se joue la confiance des patients et la qualité des soins. Le Jeudi 28 août prochain, ce sera à en croire monsieur Casimir Faladé, vice-président de l’ABSH, le tour des hôpitaux des départements du Nord de recevoir la même formation pour concentrer le regard des managers des hôpitaux sur la stérilisation.
Quatre (04) leçons clés à retenir de Lokossa
📌 Leadership : un manager doit inspirer, déléguer avec intelligence et responsabiliser ses équipes.
📌 Vision : la stérilisation n’est pas une unité secondaire, c’est un soin indirect, mais un pilier pour la Sécurité des Patients.
📌 Organisation : centraliser, professionnaliser et budgétiser l’unité de stérilisation pour plus d’efficacité.
📌 Rigueur technique : appliquer systématiquement les contrôles et procédures pour garantir la sécurité des patients.